Ses souvenirs d’enfance dans la cité de la Briquetterie semblent intacts. C’est dans ce quartier d’Amiens Nord, construit à la hâte par les autorités pour reloger les soldats harkis et leurs familles, qui fuyaient les représailles après l’indépendance algérienne de 1962, qu’a grandi l’insoumise Zahia Hamdane, élue dans la 2e circonscription de la Somme en juillet. « C’était vraiment minimaliste, se remémore la néodéputée, il y avait une grande pièce, chauffage au charbon et électricité, mais les murs étaient presque de paille. »
« Pur produit des quartiers populaires », Zahia Hamdane a vécu une enfance « entre deux mondes », entre l’héritage de son père harki, Brahim, et celui de sa mère Rebia et de son grand-père maternel, tous deux membres du Front de libération nationale. « Je ne peux pas vous dire ce qu’il s’est passé pendant la guerre, s’excusait parfois Rebia face aux questions de ses enfants, si je vous en parle, peut-être que vous n’aimerez plus la France. »