Le conseil municipal du 10 avril a validé un budget de 505 millions d’euros pour 2024, marqué par d’importants investissements dans l’éducation et des critiques récurrentes de l’opposition de droite sur l’endettement de la Ville.
Bis repetita. Après le vote du budget de la Métropole de Montpellier, la veille, c’était au tour de celui de la Ville-centre d’être examiné lors du conseil municipal du jeudi 10 avril. Un conseil particulier, puisqu’il s’agissait du dernier du mandat de Michaël Delafosse. Et, une fois encore, le débat a donné lieu à de vives passes d’armes entre majorité et opposition.
Le budget primitif, présenté par le rapporteur Michel Aslanian, s’élève à 505 millions d’euros, “au service de Montpellier et des Montpelliérains”. Il a été décliné chapitre par chapitre par les différents adjoints, selon leurs délégations respectives. Le poste le plus important reste celui consacré aux crèches et aux écoles, avec 173 millions d’euros engagés.
“Addict au poison de la dette”
Malgré la stabilité des taux de fiscalité et un budget marqué par de nombreux investissements, l’opposition de droite n’a pas manqué de dénoncer une municipalité “addict au poison de la dette”, selon les mots de Salim Jawahri. Ce dernier a estimé qu’en combinant Ville et Métropole, l’endettement atteindrait près de 2 milliards d’euros. Pire encore, selon lui, l’investissement dans la sécurité est insuffisant, avec seulement 5 millions d’euros, soit 2 % du budget : “Une ville doit être sûre avant d’être belle”, a-t-il lancé, en sa qualité de président de la commission des finances.
Des taux stables pour la 12e année consécutive
Les taux d’imposition prélevés par la Ville restent stables pour la douzième année consécutive, s’est réjoui Michaël Delafosse. Bien qu’ils se situent “dans la fourchette haute”, selon l’élu d’opposition Serge Guiseppin, la taxe d’habitation sur les résidences secondaires reste fixée à 22,49 %, pour une recette espérée de 11 millions d’euros. La taxe sur le foncier bâti est maintenue à 52,63 %, avec 248 millions d’euros de recettes attendues, et celle sur le foncier non bâti reste à 112,71 %, pour un rendement estimé à 700 000 euros. La Ville table sur une hausse de 4 % des recettes fiscales, grâce notamment à l’augmentation des bases d’imposition (déterminées par l’État) et à l’arrivée de nouveaux habitants.
À gauche, Alenka Doulain, élue de la Mupes, ne critique pas le niveau d’investissement en soi : “En fait, vous ne dépensez pas trop, vous dépensez mal”, a-t-elle déclaré, pointant du doigt certains travaux jugés inutiles. Elle a été vivement reprise par Julie Frêche, très offensive : “Vous nous reprochez tout et son contraire. Il y a des travaux dans tous les quartiers et, dans le même temps, vous nous accusez de les abandonner. Il faut savoir.”
“Notre dette prépare l’avenir”
Du côté du groupe Saurel, Abdi El Kandoussi s’inquiète déjà pour la suite : “La prochaine équipe municipale aura les plus grandes difficultés à boucler un budget.” Même constat pour Jacques Domergue, qui ne critique pas tant la dette elle-même que l’incapacité à en contracter davantage : “La dette n’est pas un problème. Le problème, c’est de ne plus pouvoir en faire.”
Les élus de la majorité ont répondu point par point, à l’image de Julie Frêche, qui a vanté la “bonne santé financière” de la collectivité, regrettant que personne ne salue la création de trois nouveaux groupes scolaires. Manu Reynaud, pour les écologistes, a renouvelé sa fierté : “Investir n’est pas un gros mot, mais un beau mot.”
C’est enfin Michaël Delafosse qui a clos le débat, défendant une dette “utile”, “contenue” grâce à la maîtrise des coûts de fonctionnement, et concluant : “Notre dette est saine et elle prépare l’avenir, tout en corrigeant les erreurs du passé.”