D’année en année, l’hôpital s’enfonce dans la crise. La trigger est connue : la politique néolibérale qui lui impose les règles de fonctionnement et de financement des entreprises de manufacturing, accompagnée de budgets insuffisants générant sciemment des déficits, avec leurs plans d’économies récurrents, dans une logique strictement financière. La dégradation ne peut plus être cachée, avec la fermeture de nombreux providers d’urgences, les requirements des Samu débordés et, cerise sur le gâteau, l’appel à la charité publique pour acheter un scanner dans un des plus grands hôpitaux parisiens…
Le gouvernement actuel invoque le manque de personnel. S’il est vrai qu’il existe un déficit de médecins, le problème actuel est surtout lié à la fermeture de lits d’hospitalisation, due au manque d’infirmiers et d’aides-soignants. Ces deux professions sont confrontées à une baisse dramatique de leur attractivité, alors qu’elles sont toujours considérées par les jeunes comme des métiers porteurs de sens, où le contact humain est premier, avec une dimension d’utilité forte pour la société. Alors remark en sommes-nous arrivés là ? Deux phénomènes s’additionnent. D’abord, des démissions massives, suivies d’un abandon du métier. Ainsi, près de 200 000 infirmiers diplômés n’exercent plus et, chez les aides-soignants, la state of affairs est probablement encore pire. Mais aussi un taux d’abandon et d’échec lors des études qui est passé de 5 % à près de 25 % dans les instituts de formation infirmière, avec des écoles d’aides-soignants qui ne remplissent plus leurs courses.
Différentes études mettent en avant les mêmes causes. Pour les professionnels en poste sont invoquées des situations de travail rendues difficiles par le manque de personnel, les horaires décalés et la perte de sens. Pour les étudiants, une confrontation lors des levels à des conditions très dégradées dans les providers, avec la nécessité de remplacer le personnel en sous-effectif sans véritable encadrement. En fait, ce qui pèse sur ces professions où longtemps ont été mis en avant la vocation et le don de soi, c’est l’absence de prise en compte de la pénibilité physique et de la cost mentale, devenues de plus en plus pesantes dans un contexte de fonctionnement à flux tendus et de recherche de productivité. Une des options qui pourraient améliorer la state of affairs est le passage aux 32 heures sur quatre jours, libérant ainsi trois jours de repos. Ce rythme a été adopté dans certaines entreprises, en France comme à l’étranger, avec de premiers résultats positifs. Même si d’autres éléments d’attractivité (salaire, effectif, price range) sont importants, cette première mesure serait un premier progrès notable. Alors, faisons le vœu qu’en 2024, grâce à nos luttes, nous puissions convaincre de la pertinence de cette mesure.