Un courrier publié par Mediapart ce 11 février 2025 révèle que François Bayrou aurait menti sur l’affaire des viols de Bétharram. Pour rappel, il avait affirmé n’être pas au courant de l’affaire, alors que ses enfants y avaient été scolarisés.
Ce 11 février, le Premier ministre réitérait et déclarait qu’il n’était pas au courant des viols à l’établissement catholique Bétharram, où ont été scolarisés ses enfants. Pourtant, Mediapart révèle un document qui montre le contraire…
Un courrier qui compromet sa défense
En publiant ce document, le média d’investigation affirme que l’actuel chef du gouvernement savait que des enseignants de l’établissement catholique étaient accusés de viols.
En mars 2024, Jean-Marie Delbos, un ancien élève de Bétharram, a adressé une lettre dans laquelle il affirme avoir été victime de viols dans les années 50. Depuis les faits, il a été reconnu comme victime par l’Église. Il décrit des “attouchements” et “fellations” subis par un prélat de l’établissement.
Nos confrères se sont procurés le courrier, avec accusé de réception. Jean-Marie Delbos affirme n’avoir jamais reçu de réponse du maire de Pau. Matignon ne s’est pas encore exprimé sur ce silence.
Bayrou affirme n’avoir pas été informé
François Bayrou a assuré ce mardi n’avoir “jamais été informé”, dans le passé, des agressions sexuelles dont sont soupçonnés les membres d’un établissement catholique du Béarn qu’ont fréquenté ses enfants. Il a par ailleurs annoncé un dépôt de “plainte en diffamation”.
Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur une centaine de plaintes visant des faits présumés de violences, agressions sexuelles et viols commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, entre les années 1970 et 1990.
Plusieurs de ses enfants scolarisés à Bétharram
Le chef du gouvernement, originaire de la région, a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cette institution et son épouse y a enseigné le catéchisme.
En avril 1996, alors que François Bayrou était ministre de l’Éducation, une plainte avait déjà dénoncé les violences physiques d’un surveillant à Bétharram sur un enfant de la classe d’un de ses fils, condamné par la suite. Puis en mai 1998, alors qu’il était redevenu député des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général, un ancien directeur de l’institution avait été mis en examen et écroué pour viol.