Dans son rapport commandé par Matignon et publié ce jeudi 20 février, la Cour des Comptes « offre un démenti cinglant aux chiffres farfelus qui avaient été retenus par le Premier ministre » sur le déficit des retraites, et souligne « qu’il n’y a pas de déficit caché », a annoncé la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, aux journalistes présents.
« Le rapport confirme également que la réforme 2023 que nous avons combattu pendant 6 mois dans la rue n’a pas réglé le problème de financement des retraites » et celui ci pointe un besoin estimé à « 10 milliards d’euros à horizon 2030 », un chiffre « tout à fait soutenable car la CGT a des propositions », a affirmé la militante syndicale.
« La réforme de 2023 qui nous a été présentée comme la réforme du siècle qui allait résoudre tous les problèmes, c’était du pipeau », a expliqué à son tour Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, après la présentation aux partenaires sociaux du rapport de la Cour des comptes.
Le déficit atteindrait 6,6 milliards d’euros en 2025, se « stabiliserait » jusqu’en 2030 environ, puis se dégraderait de manière « nette, rapide, croissante », passant à environ 15 milliards à horizon 2035 et 30 milliards en 2045, « malgré la réforme de 2023 », retrace le rapport. Mi-janvier, face aux menaces de censure sur le budget brandies par la gauche,
Une renégociation ?
François Bayrou a consenti à remettre en « chantier » la réforme des retraites de 2023, confiant aux syndicats et au patronat la mission d’en rediscuter sans « tabou », mais sans dégrader l’équilibre financier du système. Il a promis de soumettre au Parlement tout accord, même partiel. Plusieurs syndicats ont eux prévenu qu’ils refuseraient de négocier sur la base des chiffres de François Bayrou, qui ne leur laisserait aucune marge de manœuvre pour « abroger » la mesure phare de la réforme des retraites, le décalage de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans qui a provoqué des manifestations massives avant son adoption en force via le 49.3.
Trouver un accord entre partenaires sociaux s’annonce comme une mission particulièrement difficile, tant l’ampleur des désaccords sur le fond est grand. Les syndicats espèrent tous revenir en arrière sur les 64 ans, et avanceront diverses pistes de recettes pour mieux financer le système de retraites.
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