Ce jeudi 13 juin, quinze organisations syndicales et fédérations du monde de la culture se sont réunies devant l’École nationale d’architecture de Belleville, et partout en France, pour défendre un secteur gravement menacé par la montée de l’extrême droite.
Cette mobilisation historique, réunissant employeurs et salariés du milieu, était initialement organisée pour dénoncer les coupes budgétaires massives sur l’ensemble des missions dépendant du ministère de la Culture. Le coup de grâce étant l’annonce de Bruno Le Maire en février d’une annulation de 204 millions d’euros de crédits pour la culture sur l’année 2024.
« Nos filières subissent déjà depuis au moins un an, par effet domino, ces mesures austères, qui se caractérisent notamment par une réduction drastique du nombre de représentations artistiques », souffle la chorégraphe Mélanie Perrier. Également membre du bureau du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), cette dernière craint, avec la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, et la montée de l’extrême droite, d’assister à l’effondrement de tout l’écosystème en tant que tel.
« Toute une économie risque de mourir »
Avec en toile de fond le passage en force d’une réforme de l’assurance chômage par décret dans l’entre deux tour, une réforme des retraites, la privatisation des services publics et l’hypothèse d’une suppression pure et simple du régime des intermittents, « c’est toute une économie qui risque de mourir », fait valoir Alexis Frichti, secrétaire générale de la CFDT Culture. En effet, le fonctionnaire rappelle que la culture pèse entre 2 et 3 % du PIB en France.
« Plus d’intermittents, plus d’artistes, plus de spectacles, plus de culture », résume Mélanie Perrier de la compagnie 2 minimum. De son côté, le comédien, metteur en scène et secrétaire général adjoint à la CGT Spectacle, Maxime Sechaud, a asséné lors d’une prise de parole acclamée, que « l’alternative au sinistre projet du néolibéralisme et l’extrême droite était le nouveau Front populaire ».
Selon la comédienne voix professionnelle, Delphine Lalizout, élue au Syndicat des arts vivants (Synavi), « il est aujourd’hui essentiel de défendre le bien commun, face à une démocratie abimée et un contrat social en lambeau ». Toutes et tous, appelant à se mobiliser massivement à l’occasion de la manifestation nationale du samedi 15 juin pour lutter contre l’extrême droite, mais également à se joindre à l’intersyndicale (Cfdt Culture, CGT Culture, FSU Culture et Culture Sud) pour une journée de grève ministérielle Culture le 20 juin.
« Quel héritage laissons-nous à nos enfants ? », s’émeut l’administratrice de projet artistique aux Tréteaux de France, Carole Tieze. Selon elle, « en continuant sur cette pente très glissante, la politique transforme les citoyens en simples consommateurs ».
Face à l’extrême droite, ne rien lâcher !
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