À Paris, environ 150 personnes se sont rassemblées dans le froid devant l’hôtel des Invalides. « Avec 900 euros à la fin du mois, on ne fait rien et il me reste 240 € pour manger quand j’ai payé mes factures », dénonce Clarisse, AESH dans le Val-de-Marne et syndiquée au FSU SNUipp. « J’ai un collègue qui fait le Uber la nuit et un autre qui travaille dans un Ehpad pour s’en sortir », souligne l’accompagnante.
Pour Virginie Cassand, représentante Snes-FSU dans l’académie de Paris, le problème vient également d’un manque de formation car il n’y a pas de diplôme, pas de bac qui prépare à l’accompagnement des élèves en situation de handicap. « C’est juste un scandale et un mépris des élèves et de leurs familles et de nous-mêmes », s’insurge l’AESH.
« On fait des économies sur le dos des enfants porteurs de handicap »
« Ce système broie de l’AESH par manque de reconnaissance salariale », alerte également Cécile qui occupe son poste depuis 10 ans à Paris. « On fait des économies sur le dos des enfants porteurs de handicap », s’indigne la syndicaliste.
Julien, enseignant à Bagnolet en Seine-Saint-Denis est venu apporter également sa solidarité aux AESH. « Elles travaillent 24 heures par semaine avec même pas un Smic à la fin du mois, leur situation est dramatique », nous explique le gréviste.
Les AESH sont devenus le deuxième métier de l’Éducation nationale, avec 78 816 agents (en équivalents temps plein) en 2023, en hausse de 90 % depuis 2013. Le Premier ministre François Bayrou s’est dit mercredi « prêt à renoncer » à la suppression envisagée par son prédécesseur de 4 000 postes dans l’Éducation nationale, une des demandes formulées par les socialistes dans les discussions visant à éviter une censure.
En parallèle, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a promis la création de « 2 000 postes d’AESH pour poursuivre la dynamique de l’école inclusive », dans un entretien au Parisien paru mercredi soir.
Aux côtés de celles et ceux qui luttent !
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
En exposant la violence patronale.
En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
Vous connaissez d’autres médias qui font ça ? Soutenez-nous !Je veux en savoir plus.