La crise est encore là, mais la catastrophe est évitée. Après des années marquées par une inflation galopante et l’épidémie de Covid, la consommation du bio se stabilise enfin cette année après quatre ans de chute. Selon le 22e baromètre de l’Agence bio sur la perception et la consommation des produits biologiques, dévoilé ce jeudi 27 février au Salon de l’agriculture, 30 % des Français consomment des produits bios au moins une fois par semaine, et plus de la moitié une fois par mois au moins. Des chiffres stables par rapport à l’année dernière, mais encore bien en deçà de la période pré-Covid. En 2017, 50 % des Français consommaient bio une fois par semaine, et 73 % une fois par mois.
Si le déclin est stoppé, une partie des anciens consommateurs n’ont pas renoué avec leurs habitudes alimentaires. « C’est assez contradictoire puisque la contrainte budgétaire se desserre et que les gens sont convaincus des bienfaits de l’alimentation bio sur la santé et sur l’environnement », note Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio. Le baromètre indique en effet que 74 % des répondants estiment que le bio est meilleur pour la santé et 80 % estiment qu’elle contribue à préserver la qualité des sols et des ressources en eau.
L’état des filières préoccupe
Pourquoi le bio peine-t-il alors à faire son retour dans les assiettes ? Près d’un non-consommateur sur deux n’en voit pas l’intérêt. 23 % des habitués n’ont pas le réflexe d’en consommer plus souvent. Malgré le ralentissement de l’inflation, le prix reste aussi la principale entrave : 78 % des non-consommateurs estiment en effet que les produits bio sont trop chers. « Pourtant, le bio n’est pas qu’une question de pouvoir d’achat. Les foyers les plus aisés ne consomment pas plus bio que les autres », précise la directrice de l’établissement public.
Si le travail de reconquête des consommateurs est en cours, notamment par le biais d’une nouvelle campagne de communication – baptisée C’est bio la France ! –, l’état des filières attire l’attention de l’agence. « L’attractivité du métier agricole en bio ne se dément pas. Toutefois, on constate une baisse des opérateurs de l’aval. Or, si on est en mesure de produire bio en France, mais qu’il faut aller transformer les produits ailleurs et les réimporter, ça n’a pas de sens », analyse Laure Verdeau. Le nombre de transformateurs a en effet chuté de 2,8 % en un an.
Les récentes attaques contre le bio, et contre l’agence qui en fait la promotion, finiront-elles d’enterrer l’attrait des Français pour le bio ? « Cette actualité nous a secoués mais nous a permis de faire beaucoup de pédagogie », relativise Jean Verdier, président de l’établissement public. Le 17 janvier, les sénateurs ont en effet voté un amendement défendu par le sénateur de droite Laurent Duplomb visant à supprimer l’Agence bio. Celui-ci avait reçu un avis de sagesse de la ministre de l’Agriculture, qui a depuis assuré qu’elle ne supprimerait pas l’agence.
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