Pour renflouer ses caisses, Bercy est-il prêt à vendre les bijoux de famille ? C’est ce qu’affirme la fédération CGT Transports, dans un communiqué, ce 17 octobre, qui confirme la rumeur d’une privatisation à venir de Transdev qui courait depuis plusieurs jours.
« Cette stratégie survenant en plein champ de bataille concurrentiel entre les trois grands groupes publics français (RATP, Keolis, Transdev, NDLR), de pénuries récurrentes de personnel et de reculs sociaux pose largement question », tance la CGT Transports.
Concrètement, l’État, aujourd’hui actionnaire majoritaire à 66 % de l’opérateur public de transport au travers de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), devrait voir sa participation chuter à hauteur de 15 % « dans le pire des scénarios présentés », selon le communiqué.
Rethmann sortirait gagnant de l’opération, estime la CGT. Rentré au capital de Transdev courant 2019, en reprenant les 30 % détenus par Véolia, le groupe allemand « serait prêt à monter au cocotier pour acquérir la majorité capitalistique du 1er groupe mondial de transport, à hauteur de 66 % », assure le syndicat.
600 millions dans les caisses de Bercy ?
L’opération rapporterait ainsi plus de 600 millions d’euros aux finances de l’État. « La cession au privé envisagée du groupe Transdev, financé en partie par la collecte de nos impôts, n’aurait-il pas finalement comme 1er objectif de renflouer les caisses de Bercy, alors que la CDC reverse annuellement à l’État plus de 60 % de son résultat consolidé (2,5 milliards en 2023) ? », interroge la CGT Transports.
Contactée par le Figaro, la Caisse des dépôts affirme « envisager » l’éventualité d’une privatisation. Et d’ajouter que « si la CDC passe sous les 50 % dans cette entreprise, cela serait une privatisation et donnerait donc lieu à un processus concurrentiel. »
Avec 32 000 salariés en France dont 6 500 en Île-de-France, Transdev est le principal transporteur de réseaux urbains dans l’hexagone. « Le groupe est progressivement devenu le premier exploitant de bus en grande couronne où il exerce sur 15 bassins sur 36, souligne Céline Malaisé, présidente du groupe PCF à la région. Transdev met tout en œuvre pour profiter au maximum de la privatisation de l’exploitation des lignes de transports publics. »
Alors que les trois premiers lots cédés à la concurrence par Île-de-France mobilité, dans la petite couronne, seront connus le 12 novembre, dans un contexte de démantèlement de la RATP, « cette liquidation de Transdev conforte nos arguments contre une privatisation du salariat, des profits et une dénationalisation de l’exploitation des transports d’Île-de-France, défendue et mise en œuvre avec zèle par Valérie Pécresse », insiste l’élue régionale communiste. Côté TER, une filiale de Transdev doit exploiter l’axe Marseille-Toulon-Nice, à compter de juin 2025.
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