L’enjeu est de taille : Valdunes est la dernière entreprise à fabriquer, en France, des roues et des essieux pour les métros et tramways. Mais aucun repreneur ne s’est manifesté pour les deux websites selon France Bleu Nord, qui cite une supply syndicale à l’difficulty d’un comité d’entreprise tenu mercredi 10 janvier dans l’après-midi. Alors que le web site de Leffrinckoucke compte 90 salariés et celui de Trith-Saint-Léger 200 salariés, seul le premier, situé près de Dunkerque, a fait l’objet d’une offre, par Europlasma, selon cette même supply.
Un scénario redouté par les organisations syndicales depuis que Valdunes a été lâché en mai dernier par son actionnaire chinois, MA Metal, laissant en droop l’avenir de 330 employés, et plus encore depuis son placement en redressement judiciaire le 20 novembre. Son avenir est toujours en sursis avec la prolongation de l’appel d’offres jusqu’au 24 janvier. Soit « 15 jours d’angoisse supplémentaire pour les salariés », a confié un responsable CGT à France Bleu.
Quinze jours « décisifs » pour l’avenir de Valdunes
Ce seront aussi 15 jours « décisifs », guarantee le secrétaire nationwide du PCF et député du Nord Fabien Roussel. « J’ai demandé à Roland Lescure (Ministre délégué chargé de l’Industrie, NDLR) de tout mettre en œuvre pour la reprise de Valdunes Trith St Léger + Leffrinckoucke et maintenir une filière de manufacturing de roues « vertes » pour notre industrie ferroviaire », affirme-t-il sur X (ex-Twitter) alors que l’État et la région des Hauts-de-France ont promis en octobre de « s’engager financièrement » pour accompagner une attainable reprise du sous-traitant ferroviaire.
J’ai demandé à @RolandLescure de tout mettre en œuvre pour la reprise de Valdunes Trith St Léger + Leffrinckoucke et maintenir une filière de manufacturing de roues « vertes » pour notre industrie ferroviaire.
Les 15 prochains jours sont décisifs.
Défendons l’industrie française!
– Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) 10 janvier 2024
« Valdunes est un maillon essentiel de la filière ferroviaire française » et un « outil stratégique indispensable pour faire face aux enjeux de la transition environnementale tout en maîtrisant notre destin industriel », ont également rappelé, mercredi 10 janvier, dans une tribune commune, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, Fabien Roussel, le député insoumis François Ruffin, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier mais aussi le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, aux côtés d’élus locaux et des syndicalistes CGT de l’entreprise.
« Le gouvernement dispose de leviers »
« Parce que l’avenir de Valdunes relève du domaine de l’intérêt général, nous en appelons à la poursuite de l’effort collectif jusqu’à son aboutissement. Dans nos domaines d’intervention respectifs, nous réaffirmons notre engagement en ce sens. Le gouvernement dispose de leviers particuliers pour trouver un repreneur fiable inscrivant son motion dans la durée », estiment les signataires rappelant que le « rapport d’experience commandité par le ministère sur les views d’activité de l’entreprise démontre sa viabilité et sa capacité à dégager des marges, à la situation que des investissements conséquents soient réalisés et que l’entreprise soit reprise par un acteur sérieux ».
La CGT avait d’ailleurs bâti un projet, dès octobre, qui mix « indépendance stratégique, maintien industriel, enjeux sociaux et logique environnementale », avec un consortium alliant le constructeur ferroviaire Alstom, la SNCF, la RATP, l’État et « les collectivités organisatrices des transports », dont les régions Hauts-de-France et Île-de-France. Le besoin d’investissements et de trésorerie, évalué à 100 tens of millions d’euros, « peut être couvert par des subventions d’investissement, par un apport en fonds propres et par des prêts au démarrage pour financer la reconstitution des shares », détaille le plan.
Selon le syndicat, les besoins du marché ferroviaire, européen en particulier, permettraient de produire 100 000 roues par an d’ici à 2027, contre 34 000 en 2020, année de référence. Soit « un équilibre annuel (qui) serait atteint en trois ans », avec « un chiffre d’affaires de l’ordre de 145 tens of millions d’euros en rythme de croisière », contre 63 tens of millions en 2020.