Pour créer une nouvelle brigade de sûreté, la Ville choisit de ne pas reconduire un dispositif d’Hérault Logement permettant l’abattement (30 %) de la taxe foncière sur les propriétés bâties et le financement d’actions sociales à l’Île de Thau.
Fin novembre, la Ville de Sète validait la création d’une brigade de sûreté à l’essai durant un an, au pied des résidences de Sète Thau Habitat. Lesquelles intègrent le Groupement d’intérêt économique de sûreté résidentielle inter-bailleurs (GSRI). Une brigade destinée à “faire respecter le règlement intérieur dans ces immeubles en fin de journée et la nuit, assurer la tranquillité et renforcer la sécurité des locataires”. En outre, ces rondes auront pour but de “prévenir la délinquance et tous types de nuisances […]relever les anomalies techniques des bâtiments et constater le dépôt d’ordures”.
Suppression de l’abattement profitant à Hérault Logement
“Une milice des bailleurs”, s’est déjà chargée de résumer la conseillère municipale d’opposition Véronique Calueba. Laquelle, aussi élue départementale, a depuis creusé le sujet. Elle a ainsi appris que cette initiative municipale (coût : 200 000 €) se faisait au détriment d’un dispositif dont profitait depuis 2001 Hérault Logement (bras armé du conseil Départemental en matière de construction et gestion de logement sociaux, NDLR).
“La création de cette police des bailleurs va se faire sur le dos des locataires”
Concrètement, la Ville a choisi de mettre fin à l’abattement (30 %) de la taxe foncière sur les propriétés bâties au profit des propriétaires bailleurs de logements à loyers modérés. Une recette (185 000 €) qui devait ensuite permettre d’améliorer le cadre de vie des habitants des quartiers concernés (personnels de proximité, entretien, lien social, mise à disposition de locaux…). “La création de cette police des bailleurs va se faire sur le dos des locataires d’Hérault Logement !, déplore Véronique Calueba, qui entendait évoquer le sujet lors du conseil municipal de ce lundi soir. La priorité numéro 1 du maire, c’est la sécurité. Mais il n’y a pas que la police pour régler les problèmes. Il faut aussi des espaces de vie dans les quartiers, de l’accompagnement, de la mixité, du lien social… C’est ce que permettait ce dispositif : mettre du plus dans la vie des habitants.”
“N’est-ce pas une position polémico-politique ?”
La Ville de Sète confirme la suppression de l’abattement, “dispositif non obligatoire”, précise-t-elle, et avance plusieurs arguments. “Ce n’est pas une mesure purement d’économie budgétaire pour la ville, mais une mesure de redéploiement qui nous permet de tester un dispositif (le GSRI) sur une question prioritaire pour les habitants du quartier : la tranquillité et la sûreté résidentielle.” La Ville ajoute : “Hérault logement, plusieurs fois contacté, n’a pas souhaité s’associer au GSRI. Nous aurions laissé le bénéfice de cette exonération si Hérault Logement avait accepté par ailleurs d’entrer dans l’expérimentation et de financer sa part du GSRI, comme Sète Thau Habitat va le faire. Pour l’heure, il faut bien boucler un budget et faire des choix…” Enfin, sur la posture de Véronique Calueba, la mairie s’interroge : “N’est-ce pas une position polémico-politique ? À Frontignan, depuis deux ans, le maire a décidé de supprimer l’abattement de 30 % à Hérault Logement (environ 1 460 logements, contre 452 à Sète) par souci d’économie budgétaire, en assumant pleinement cela, et ça n’a pas semblé les troubler…” La Ville affirme aussi que cette suspension n’est valable qu’un an, “éventuellement reconductible ou pas”, selon les conclusions qui seront tirées de l’action du GSRI sur le quartier.
452 logements, uniquement sur le quartier de l’île de Thau
En 2025, liste l’élue, la somme tirée de l’abattement devait notamment servir l’aménagement de places et accompagner l’association Concerthau dans ses projets sociaux-culturels. “Qu’ils expérimentent, mais à leurs frais ! Pas au détriment de ce que fait Hérault Logement”, insiste Véronique Calueba. Sur Sète, le dispositif pèse 452 logements, uniquement sur le quartier de l’Île de Thau.