Le RN aura du mal sur ce territoire où la sortante macroniste devra batailler également à gauche. Résultat incertain d’ici au 7 juillet, entre trois partis qui jouent la gagne.
Alors prime au sortant (à la sortante plus exactement) ou pas ? Sur les neuf circonscriptions de l’Hérault, combien échapperont au RN au soir du 7 juillet ?
Le RN grand vainqueur des européennes…
La 2e semble promise à la LFI Nathalie Oziol. Et après ? Cette troisième circo est un fief macroniste. Et pourtant au soir des européennes, le RN était bel et bien en tête (27,54 %), devant le PS (18,22 %) et Ensemble seulement 3e (14,78 %). Mieux : sur les 31 communes de ce territoire, qui va de Montpellier, Castelnau, Montferrier au Lunellois, l’extrême droite a fini en tête dans 27 communes, avec des 47 % à Villetelle, 43 % à Saturargues. En bref, Castelnau, Jacou, Teyran, Clapiers, et bien sûr Baillargues, Vendargues, Saint-Brès…, le Rassemblement national n’est pas passé loin du grand chelem. Et pourtant pour les législatives, la donne pourrait être tout autre.
Mais un tout autre duel pour les législatives ?
Si 27 des 31 communes ont mis le RN bien en place aux européennes, en termes de voix, ce n’est pas du tout la même chose, ceci en raison du poids des bureaux montpelliérains sur la circonscription. Bref, pour les législatives, rien n’est joué, d’autant que cette élection est beaucoup plus incarnée, personnalisée. Le nom et la figure du candidat compteront cette fois les 30 juin et 1er juillet. Quid dès lors de la candidate RN, la très discrète conseillère régionale, Lauriane Troise, présente en 2017 ? En revanche, pour ces législatives, la députée sortante, Laurence Cristol, sera bien sûr davantage au goût du jour. Élue dans un duel incertain face à la très rouge EELV Julia Mignacca (53 % vs 47 % après un premier tour dans un mouchoir de poche) la candidate de la majorité présidentielle va-t-elle payer le rejet d’Emmanuel Macron ? Ce sera la clé du scrutin car elle-même a été très active à Paris, investie dans la loi sur le bien vieillir et le projet de loi sur la fin de vie. Dès lors, sa principale adversaire sera-t-elle à l’extrême droite donc (Lauriane Troise) ou à gauche. Et extrême gauche d’ailleurs puisque les deux font marche commune…
Un match entre (im)modérées ?
Face à elle donc, la sortante trouvera Fanny Dombre-Coste, première adjointe au maire de Montpellier, élue députée ici en 2012, évinçant Jean-Pierre Grand, avant de prendre à son tour la marée macronienne en 2017. Sur ce territoire, considérant le poids des CSP +, voir gagner le RN (qui plus est parasité par une candidate Reconquête inconnue) serait une surprise. De l’affrontement Cristol-Dombre-Coste devrait donc sortir la députée 2024-2029. Les deux mettent en avant l’alternative qu’elles représentent. Fanny Dombre-Coste veut donner de l’espoir entre l’extrême droite et un Président de la République (très) peu apprécié. Laurence Cristol, elle, se place comme la seule option modérée entre deux extrêmes. La campagne sera courte mais intense.