La nouvelle a semé la consternation dans le département du Nord. Le secrétaire général de l’union départementale (UD) CGT, Jean-Paul Delescaut, a été cueilli ce vendredi à son domicile dès les premières heures de la matinée par la police, pour être placé en garde à vue. « À six heures du matin, une dizaine de policiers sont arrivés devant chez-lui, dont sept cagoulés, nous guarantee Hamid Chebout, coordinateur de l’Union départementale CGT 59. Ils étaient venus avec du matériel pour défoncer la porte, mais il a ouvert au premier coup de sonnette. Selon son épouse, ils l’ont menotté en le plaquant sur un fauteuil. »
Selon le coordinateur, la police reprocherait au responsable CGT des faits « d’apologie du terrorisme », en lien avec un tract publié par l’UD il y a quelques jours et un rassemblement de soutien au peuple palestinien. Le communiqué en query, publié le 10 octobre, est intitulé « la fin de l’occupation est la situation de la paix en Palestine ». « La volonté hégémonique de l’Etat d’Israël, en dehors de tout respect des résolutions internationales, bafouant le droit, avec l’aval et l’appui des impérialismes US et UE et de leur bras armé qu’est l’OTAN, empêche résolument toute resolution pacifique », affirme le tract. « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées, poursuit le communiqué, quelques phrases plus bas. Depuis samedi elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées. » Plus loin, l’UD précise qu’elle « s’incline devant toutes les victimes civiles, mais refuse le deux poids deux mesures honteux » du régime macroniste.
Une secrétaire administrative également en garde à vue
« Nous soutenons la paix et l’autodétermination de la Palestine, martèle Hamid Chebout. Cette easy place nous vaut d’être traités comme des terroristes. Je précise qu’une secrétaire administrative est aussi en garde à vue, dont le seul « crime » est de travailler pour la CGT. » Peu de temps après le début de la garde à vue, un rassemblement a débuté devant le commissariat central de Lille, rejoint notamment par des délégations LFI et PCF.
La course confédérale de la CGT a publié un tract de soutien, dans lequel elle dénonce « fermement cette arrestation et l’emploi de moyens totalement disproportionnés – une dizaine d’brokers, pour certains cagoulés -, puisque les militants concernés ne représentent aucune menace. Soutenir pacifiquement le droit des Palestiniens ne peut pas être aussi grossièrement caricaturé et criminalisé. Ce n’est pas en criminalisant l’expression des voix discordantes de la imaginative and prescient gouvernementale que l’on fera baisser la stress. Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui met de l’huile sur le feu en interdisant les manifestations pour la paix et en cherchant à empêcher toute expression de soutien au peuple palestinien ».
Contacté par l’Humanité, le parquet de Lille n’était pas disponible ce vendredi matin.