Avis par Deodat Maharaj (Les Nations Unies)vendredi 18 octobre 2024Inter Press Service
NATIONS UNIES, 18 oct (IPS) – Le mois dernier, les dirigeants du monde se sont réunis au moment de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York et se sont mis d’accord sur un Pacte novateur pour l’avenir. Cet accord mondial a des implications sur un large éventail de questions qui touchent chaque pays. Il offre beaucoup d’espoir aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète, connus sous le nom de pays les moins avancés (PMA).
Les 45 PMA du monde abritent un milliard de personnes confrontées à un sous-développement systémique marqué par la pauvreté, des systèmes de santé inadéquats, des infrastructures médiocres et un accès limité à l’éducation et à la technologie.
Même si certains progrès ont été réalisés au cours de la dernière décennie, moins d’un cinquième des objectifs de développement durable (ODD) sont en passe d’être atteints. Par exemple, seulement 60 % environ des enfants des pays les moins avancés achèvent l’école primaire, malgré l’amélioration des taux d’alphabétisation à travers le monde. Les disparités en matière de soins de santé sont également marquées, avec des taux de mortalité maternelle en moyenne de 430 décès pour 100 000 naissances vivantes dans les pays à faible revenu, contre 13 pour 100 000 dans les pays plus riches.
Le Pacte pour l’avenir, ainsi que ses deux annexes, le Pacte numérique mondial et la Déclaration sur les générations futures, proposent une feuille de route inclusive visant à accélérer les progrès vers les ODD. En tirant également parti des progrès de la science, de la technologie et de l’innovation, le cadre cherche à déloger des décennies de stagnation et d’inégalités.
Réduire l’énorme fracture numérique, qui est plus prononcée dans les pays pauvres et endettés, sera essentiel pour accélérer les progrès. Seulement 36 pour cent des habitants des PMA sont connectés en ligne, et l’achat d’un smartphone coûte 95 pour cent d’un revenu mensuel moyen. En général, les pays à faible revenu ont également un niveau d’éducation plus faible et moins de professionnels formés en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques.
Le Pacte pour l’avenir énonce plusieurs engagements clés : En matière de coopération numérique, le Pacte numérique mondial présente des actions ciblées pour un monde numérique plus sûr, plus inclusif et plus équitable en réduisant la fracture numérique et en élargissant l’inclusion dans l’économie numérique.
En matière de développement durable et de financement du développement, le Pacte réaffirme l’Agenda 2030 et place l’éradication de la pauvreté au centre des efforts pour y parvenir. Parmi les actions proposées, il s’engage à combler le déficit de financement des ODD et à renforcer les efforts de lutte contre le changement climatique, qui affecte de manière disproportionnée les PMA.
Concernant la réforme financière, le Pacte vise une refonte des systèmes financiers mondiaux, notamment en accordant aux pays en développement une plus grande voix dans la prise de décision. Il vise à mobiliser des financements supplémentaires pour les ODD et, de manière générale, à rendre les financements plus facilement accessibles. Le Pacte s’attaque également au fardeau insoutenable de la dette de nombreux PMA.
Ce nouveau Pacte pour l’avenir a le potentiel de donner une impulsion au programme de développement dans les pays en développement, mais particulièrement dans les PMA. Cependant, pour réussir, il existe certaines conditions préalables. Il y a d’abord la question du financement. Il est bon de constater l’accent bienvenu mis sur le renforcement du financement des pays en développement et sur son accessibilité. Avec le financement, les possibilités sont illimitées. Sans financement, les progrès seront une fois de plus entravés. La communauté internationale doit donc traduire les paroles en actes.
Deuxièmement, le rôle des entreprises en tant que partenaire essentiel est essentiel. Une approche centrée sur le gouvernement à elle seule ne peut pas fonctionner et ne fonctionnera pas. Plus spécifiquement, il convient de prêter attention au secteur des micro, petites et moyennes entreprises, qui représente la majorité des entreprises et génère la majeure partie des emplois dans la plupart des pays en développement. Un soutien systématique à la numérisation, à l’innovation et à l’application de la technologie à ce secteur créera des emplois et des opportunités tout en stimulant une croissance inclusive.
Troisièmement, le multilatéralisme est vital. Le Pacte pour l’avenir a un énorme potentiel, avec le pouvoir de changer sensiblement la donne pour les pays les moins avancés. Toutefois, cela nécessitera une coopération internationale, une volonté politique soutenue et de solides mécanismes de responsabilisation. Si elle se concrétise, cette initiative audacieuse pourrait devenir le catalyseur de nouveaux investissements technologiques susceptibles de contribuer à façonner un avenir tout aussi audacieux pour les plus pauvres du monde.
Fondamentalement, le Pacte pour l’avenir de l’ONU constitue un modèle de coopération renouvelée dans un monde fragmenté et offre beaucoup d’espoir. Il n’y aura peut-être pas d’autre opportunité de ce type. Saisissons l’instant.
Remarque : Deodat Maharaj est le directeur général de la Banque de technologie des Nations Unies pour les pays les moins avancés et peut être contacté à : [email protected]
IPS UN Bureau Report
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