L’ancien Premier ministre était invité sur LCI sur dimanche soir. Il a douté de la pertinence d’un débat entre le chef de l’État et son ancienne rivale à la présidentielle.
Un débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen avant les élections européennes, idée relancée par le chef de l’État, serait “surprenant”, a estimé dimanche Édouard Philippe, qui ne “sai
“Débattre, dans une démocratie, c’est bien”, a répondu M. Philippe sur LCI, qui l’interrogeait d’abord sur l’opportunité du débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella qui s’est tenu jeudi soir sur France 2. “Que le Premier ministre, qui est le chef de la majorité […] discute, débatte avec le chef d’un parti politique, ça ne me paraît pas scandaleux, et même assez normal”, a-t-il développé. Quid d’un débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? “Permettez-moi de faire une différence”, a poursuivi le maire du Havre.
“Il a le droit de vouloir débattre”
“Que le chef de l’État […] explique que, dans un cadre par ailleurs électoral, il se propose de débattre avec une personnalité, qui d’ailleurs n’est pas chef de parti […]c’est plus surprenant”, a ajouté Édouard Philippe. “Je ne sais pas si c’est nécessaire, c’est un peu plus surprenant”, a-t-il dit.”Je ne suis pas sûr que j’aurais imaginé spontanément que ce serait une bonne idée”. Mais “c’est une idée du président, voilà. Il a le droit de vouloir débattre”, a-t-il conclu.
Dans un entretien au Parisien paru samedi, Emmanuel Macron a relancé l’idée d’un débat avec Marine Le Pen. “Si on pense que c’est une élection où se joue une partie du destin de la France, ce que je crois, il faut débattre. La balle est dans son camp”, a dit le chef de l’État. Mme Le Pen a réagi en répétant être disposée à débattre à condition que M. Macron “tire les conséquences” de son entrée “dans l’arène électorale” et qu’il “mette sur la table sa démission ou la dissolution de l’Assemblée”. Une condition rejetée dans la foulée par Emmanuel Macron. “Il faut aller sur les enjeux européens. Pas rester caché. Et c’est pas une élection qui doit changer la Constitution”, a-t-il lancé samedi, au micro de BFMTV.
Une coalition avec LR ? “Je n’ai pas changé d’avis…”
Par ailleurs, interrogé sur l’hypothèse, qui circule jusqu’au sein du gouvernement, d’une coalition avec Les Républicains (LR), Édouard Philippe a répondu : “ça, c’est le Premier ministre qui est le chef de la majorité. Est-ce qu’il veut s’approcher des LR ? Est-ce qu’il a une chance de réussir à construire quelque chose ?”
“J’ai dit en 2022 après les élections législatives, immédiatement après les élections législatives, que dans n’importe quelle démocratie dans le monde, la majorité relative se serait tournée vers le parti le plus proche d’elle, susceptible de pouvoir lui apporter la majorité pour créer une coalition”, a-t-il rappelé. Concluant : “Je l’ai dit, en 2022, je n’ai pas changé d’avis”. Mais “en 2024, ça me semble beaucoup plus difficile qu’en 2022”.