Sans surprise, la privatisation de Transdev devrait profiter au groupe Allemand Rethmann. Ce lundi 16 décembre, la Caisse des dépôts et des conciliations (CDC) et la filiale française de l’industriel de l’outre Rhin ont annoncé entrer en négociation exclusive. « La CDC restera un actionnaire impliqué et attentif au succès de Transdev, acteur majeur de la mobilité durable, afin d’accompagner son développement sur tous les territoires », mesure dans un communiqué Olivier Sichel, Directeur général délégué de l’institution financière publique.
« L’opération envisagée serait ensuite réalisée dans le courant de l’année 2025, sous réserve de l’approbation des autorités administratives et réglementaires compétentes », assure le texte. Si transaction aboutit, Rethmann, jusque-là actionnaire minoritaire, pourrait capter 32 % des participations de Transdev et monter à 66 % du capital du transporteur.
Les syndicats craignent une casse sociale
Un désengagement de l’État que critiquait Sophie Binet, auprès de l’Humanité. La secrétaire générale de la CGT voyait par cette privatisation « un symbole de l’absence de politique industrielle d’Emmanuel Macron ou du moins son échec ». Et d’ajouter « l’État actionnaire doit exercer ses responsabilités, se doter de capacités d’action sur le tissu productif et ne doit pas se comporter comme un simple fonds d’investissement ».
Les syndicats s’inquiètent des conséquences sociales de cette opération, alors que Transdev emploie 30 000 salariés dans l’hexagone. Dans un écosystème de transport de voyageurs urbain ou interurbain, en pénurie de main-d’œuvre, du fait de conditions de travail dégradées, la masse salariale représente près de 60 % des coûts de production.
« On devine là où les financiers peuvent se faire un peu de gras », note Jacky Albrant. De quoi fragiliser un peu plus ces salariés dans une filière où le taux d’absentéisme est de 12 %, contre 4 % en moyenne nationalement. « Les taux d’accidents du travail et de maladie professionnelle sont alarmants, supérieurs à ceux dans les Ehpad, qui ont fait la une de l’actualité », souligne le secrétaire général de fédération CGT des Transports.
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