Nul doute que les trois journées de carence ont eu l’effet d’une allumette incandescente jetée sur des branches sèches. Le projet de l’exécutif aura beau s’être écrasé contre la motion de censure parlementaire, le brasier n’en reste pas moins ardent et les mots d’ordre inchangés pour les fonctionnaires qui convergent dans la rue, ce jeudi 5 décembre, en un large front syndical (CGT, CFDT, Unsa, FSU, CFE-CGC, Solidaires et FA-FP, mais sans FO, qui appelle à trois jours de mobilisation la semaine prochaine et se joindra à la réunion intersyndicale prévue dans la soirée).
En trois mois d’exercice, l’éphémère gouvernement Barnier et son ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, auront multiplié les assauts à l’encontre des 5,7 millions d’agents au nom d’un projet de loi de finances (PLF) voué à « s’attaquer à l’os » d’une fonction publique aux abois. Si l’avenir reste incertain, les syndicats affirment maintenir intacte leur mobilisation, qui a valeur d’avertissement contre la tentation de revenir sur des mesures jugées « iniques ».
Attaques sur les arrêts maladie, ligne rouge pour les syndicats
Au-delà de l’amendement introduit début novembre au PLF imposant un durcissement du régime d’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires (il prévoyait de supprimer le paiement des deuxième et troisième jours de leurs congés maladie, mais aussi de réduire leur rémunération pendant leur arrêt de travail à 90 % de leur traitement normal), s’était ajoutée la mitraille d’autres mesures qui représentent toujours autant de lignes rouges pour les syndicats.