Si le gouvernement espérait tourner la web page, c’est raté. En annonçant leur intention d’organiser le « blocus » de la capitale, ce lundi 29 janvier, les syndicalistes de la FNSEA (organisation majoritaire) et des Jeunes Agriculteurs (JA) tentent d’initier une nouvelle part de la mobilisation, tout en essayant de rester en contact avec une base de plus en plus remontée. Dans le détail, ce ne sont pas les cases nationales de ces organisations qui ont lancé le mot d’ordre, mais leurs fédérations du grand Bassin parisien, dans un communiqué publié samedi 27 janvier.
Tout au lengthy du week-end, les agriculteurs ont poursuivi leurs préparatifs. « Cela va commencer, déjà, par une organisation quasi militaire d’encerclement de Paris, prévenait Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, au micro d’Europe 1. Tout sera bloqué. Heureusement qu’aujourd’hui, avec le télétravail, les gens pourront aussi travailler à distance. On est organisés pour tenir au moins une semaine, si ce n’est plus. »
Selon des informations parues dans la presse, les agriculteurs prévoient de mettre en place des barrages dans un rayon de 30 à 40 kilomètres de Paris, sur 7 axes autoroutiers : l’A1, l’A4, l’A5, l’A6, l’A12, l’A13 et l’A15. En face, le gouvernement a haussé le ton. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a donné pour ordre à ses troupes de déployer un dispositif défensif afin d’empêcher toute entrée dans Paris, tout en appelant les policiers à agir « avec grande modération » (BFM, 28 janvier).
« La answer passe par un changement complet de politique agricole »
La mobilisation fait naturellement penser à un précédent « blocus » de la capitale, organisé le 21 novembre 2013 sur fond de contestation de l’écotaxe. Ce jour-là, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA, construction francilienne de la FNSEA, avaient bloqué les abords de Paris durant une matinée, avant de plier bagages à la suite d’un accident mortel et d’une intense polémique. Les agriculteurs auront à cœur de ne pas reproduire le fiasco.
En attendant, les autres syndicats du secteur suivent d’un œil circonspect ce nouveau « blocus ». Pierre Thomas, président du Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux), nous fait half de ses doutes quant à la pertinence du mode d’motion et, surtout, la nature des revendications portées par la route de la FNSEA : « Il y a un indéniable malaise dans le monde paysan, mais la answer passe par un changement complet de politique agricole. La bataille pour les prix est l’élément essentiel, ce que toutes les organisations syndicales n’ont pas intégré. »
Même prudence du côté de la Confédération paysanne, dont Sylvie Colas, secrétaire nationale, nous explique vouloir « réfléchir à d’autres actions dans un futur proche ». « Nous soutenons la poursuite de la mobilisation des agriculteurs, automobile le gouvernement n’a apporté aucune réponse pertinente à la query des revenus. Mais nous ne pouvons adhérer aux revendications de la FNSEA, hostile aux normes environnementales. » La Confédération paysanne et le Modef ont d’ores et déjà prévu de participer à un rassemblement à Bruxelles, le jeudi 1er février, à l’event d’une journée de dialogue du funds de l’Union européenne (UE).