Jean Bellanger est venu causer politique. Ce vendredi 21 février, il pointe sa tête au 121 rue Gabriel-Péri, à Saint-Denis, où le député communiste Stéphane Peu tient sa permanence parlementaire. C’est la vitrine des élus dans leurs circonscriptions : le lieu où on peut les interpeller, faire remonter des problèmes administratifs ou bien l’actualité militante. Jean fait l’inventaire : actualité locale, réunions de la CGT et du Nouveau Front populaire, invitation à une « semaine antiraciste » et un rappel sur la tenue d’« un rassemblement toutes les semaines » pour la régularisation des sans-titres de séjour devant la sous-préfecture.
Ce jour, aucune personne sans papiers ne se rend en permanence. Mais Stéphane Peu raconte être confronté régulièrement à la question : « Faute de rendez-vous dans les délais, des gens perdent leur titre de séjour, alors qu’ils sont en France depuis trente ans. » Cet imbroglio administratif conduit certains à perdre leur emploi. « Quand j’interpelle le préfet, plutôt que de me dire qu’il va organiser les services afin d’améliorer la tenue des rendez-vous, il me demande quelle est l’entreprise concernée pour qu’il appelle et règle le problème », raconte-t-il.
La situation confine à l’absurde. Cela tombe bien, gérer l’absurde né des politiques libérales et xénophobes est le lot de cette permanence. Un petit guichet des situations kafkaïennes, tenu par le député et sa collaboratrice. Entre tous les sujets, l’habitat revient souvent ; ici en Seine-Saint-Denis, où le logement social représente 32 % du parc locatif.