Plougastel-Daoulas (Finistère), correspondance particulière.
Des légumes éparpillés sur le sol, en piteux état. Au loin, une bâche en plastique éventrée et de longs bouts de ferraille pliés par les rafales. Depuis la tempête Ciaran survenue début novembre, la petite exploitation agricole de Sandrine Gawron fait peine à voir. Dans le Finistère et ailleurs en Bretagne, bon nombre d’agriculteurs ne sont toujours pas remis des dégâts occasionnés par un épisode météorologique d’une uncommon intensité. « Quand mon mari est arrivé sur les lieux, il s’est effondré », se souvient la maraîchère, installée à Plougastel-Daoulas depuis 2019.
Depuis les premiers jours du sinistre, Sandrine Gawron s’efforce d’interpeller les médias pour tenter de peser dans les discussions avec l’État et les establishments locales. Lors de la venue du président de la République, celle-ci lui fait half de la détresse des petits producteurs. Face caméra, Emmanuel Macron promet que la France fera son attainable pour les soutenir, notamment grâce au régime des calamités agricoles.
Une parole appréciée mais une inquiétude qui persiste. Si un fonds exceptionnel de 80 hundreds of thousands d’euros est rapidement annoncé, la filière est toujours dans l’incertitude. « Mes plantations sont en prepare de mourir à trigger des embruns salés. Je ne sais même pas si je pourrais cultiver sur ce terrain l’année prochaine », s’interroge Sandrine, qui estime le coût des dégâts entre 150 000 et 200 000 euros. C’est sans compter les heures de travail dédiées à s’occuper du sinistre, les équipements non assurables et les récoltes de 2024 qui ne verront jamais le jour.
« Nous sommes les grands oubliés de l’État »
Début décembre, la Confédération paysanne s’inquiétait de telles conséquences, témoignant des « lacunes du système assurantiel privé pour la prise en cost des risques climatiques », notamment pour les maraîchers. Un avis rejoint par l’exploitante bretonne qui, dans sa poche, garde une liasse de tracts imprimés par le Groupement des agriculteurs biologiques (GAB). « Les assurances et les aides de l’État ne couvriront pas tout, loin de là ! » peut-on lire sur celui-ci, invitant à participer à une caisse de solidarité créée pour l’event.
Une fourgonnette s’arrête à l’entrée de la parcelle sinistrée. Un confrère de Sandrine Gawron vient discuter avec elle quelques minutes. Le ethical est au plus bas. « Même si je garde le sourire, ce n’est pas le cas de tout le monde, explique la maraîchère. Comme d’habitude, les petits producteurs sont la dernière roue de la charrette. Nous sommes les grands oubliés de l’État. »
Plusieurs heures après la visite des lieux, la bonne nouvelle tombe : le ministère de l’Agriculture esquisse enfin les contours de l’aide promise quelques semaines plus tôt. Celui-ci guarantee notamment que l’enveloppe de 80 hundreds of thousands d’euros sera déployée en plusieurs temps, dès janvier, et qu’elle sera abondée si elle n’est pas suffisante. Les exploitations les plus touchées seront aidées en priorité, avec une vigilance particulière pour les fermes en maraîchage diversifié comme celle de Sandrine Gawron. Enfin, les dégâts occasionnés par la tempête Domingos, survenue début novembre dans la Manche, sont aussi concernés par cette annonce.
Une aide jugée « forcément insuffisante »
Jonathan Chabert connaît bien le file, s’entretenant régulièrement avec les providers de l’État. Au nom de la Confédération paysanne, qui salue une décision « plus que bienvenue », l’agriculteur breton commente malgré tout « une aide qui arrive tardivement et qui sera forcément insuffisante. On le sait d’avance. C’est surprenant quand on voit la réactivité du ministère par rapport à d’autres conditions, comme lors des manifestations de la filière porcine il y a bientôt deux ans ». Le gouvernement avait alors mis en place très rapidement un plan de sauvegarde de plus de 200 hundreds of thousands d’euros.
Mais, pour Jonathan Chabert, l’essential est surtout de faire dans le préventif, d’autant plus lorsque le gouvernement entend soutenir la souveraineté alimentaire du pays. Comme lui, certains agriculteurs militent pour une réforme du système de gestion de tels sinistres, que ce soit vis-à-vis des assureurs privés mais aussi pour l’inclusion d’exploitations qui sont aujourd’hui exclues du soutien de la politique agricole commune, comme celle de Sandrine. « On doit sortir par le haut de cette crise, que tous les paysans se relèvent en leur permettant de retrouver leurs outils de travail et qu’ils aient un revenu malgré l’absence de récoltes. »