Va-t-on vers un rassemblement d’une partie du syndicalisme français ? Alors que, depuis la Libération, le champ syndical a tendance à se fractionner, la CGT et la FSU ont engagé un processus de rapprochement. « Comme l’écrivait Karl Marx, l’distinctive puissance sociale du côté des ouvriers est leur masse. Cependant, la puissance de la masse est brisée par la désunion », résume Thomas Vacheron, secrétaire confédéral CGT qui pilote pour la centrale le groupe de travail.
Depuis le 10 juillet, la CGT et la FSU ont multiplié les rencontres. « La FSU entame un travail pour construire un nouvel outil syndical sans unique », dont les contours précis restent à définir, insiste Benoît Teste, son secrétaire général. « Une fusion ? Un outil syndical pérenne, mais qui maintient l’existence de nos organisations ? À ce stade, nous ne voulons rien acter, pour ne pas paralyser notre démarche », poursuit le dirigeant.
Dans cette optique, le sociologue Laurent Frajerman observe « le besoin objectif de rapprochement dans le syndicalisme », dont les nuances au sein des différents blocs « ne sont pas identifiables » par les salariés. Une démarche qui viserait selon lui « à compenser les reculs de la CGT, passée seconde centrale syndicale », tout en donnant du poids à la FSU « qui n’est pas reconnue au plan interprofessionnel, la privant de leviers d’motion ».