Pascal Bouvier
pilote du collectif aménagement du territoire de la CGT Pays de La Loire
La CGT des Pays de la Loire a réalisé un « cahier d’acteur » sur la santé qui a été présenté aux élus et à la inhabitants jeudi soir à Laval. Dans quel cadre s’inscrit cette motion ?
En se basant sur les chiffres de l’Insee et de l’Observatoire régional de la santé, on constate qu’en Mayenne, il y a 110 médecins généralistes pour 100 000 habitants, contre 165 en Loire-Atlantique et 149 en moyenne en France métropolitaine. Nous sommes en troisième place des déserts médicaux français. Or, entre 2015 et 2021, il y a eu une development importante de la inhabitants sur le département, environ 15 %. Il y a donc urgence à agir. Lors du débat, jeudi, un retraité nous disait qu’il culpabilisait de se faire soigner. Une agent du centre hospitalier de Laval dénonçait, elle, un système taylorisé. La déliquescence est totale à trigger des politiques successives mises en place depuis des décennies. Et quand on regarde les actions menées par le Conseil régional, dirigé par la droite, qui prône notamment le développement de la télémédecine, elles ne correspondent pas aux besoins.
Quelles sont les propositions phares de ce « cahier d’acteur » ?
Il faudrait déjà former 12 000 médecins par an dans le pays. Nous ne sommes pas les seuls à avancer ce chiffre. Une grande réorganisation doit aussi s’opérer. En Mayenne, il y a six maisons de santé, mais nous préférons développer les centre de santé qui permettent de salarier les médecins, en les incitant à rester, et de mieux contrôler l’argent public. On voit que ce système fonctionne très bien ailleurs comme en Saône-et-Loire qui compte plus de 30 centres de santé. Il faudrait également supprimer les Agences régionales de santé et privilégier la création de chambres territoriales de santé. Basées dans les départements, elles pourraient insuffler plus de démocratie dans le système : un sure nombre de personnes, des représentants d’organisations syndicales, du secteur de la santé ou des élus, pourraient ainsi y siéger pour faire des propositions d’organisation et d’attribution de moyens. Pour les Ehpad, nous voulons mettre fin aux groupes lucratifs et qu’une infirmière soit présente 24 heures sur 24 dans chaque établissement.
Remark concrétiser une partie de ces mesures ?
Nous allons rédiger des cahiers d’acteur pour les autres départements des Pays de la Loire. Le député socialiste Guillaume Garot, qui porte un groupe transpartisan sur les déserts médicaux à l’Assemblée nationale, était présent au débat de jeudi. Il faut que nous arrivions à toucher un most d’élus tout en continuant à faire connaître nos propositions à la inhabitants lors de réunions publiques. Quand on entend que les ambulances attendent parfois deux heures avant de pouvoir accéder aux urgences, on ne peut pas rester dans une telle scenario.
Entretien réalisé par Cécile Rousseau