L’intersyndicale de la SNCF accroît la pression contre le démantèlement annoncé de Fret SNCF, leader public français du transport de marchandises par rail, et contre l’ouverture à la concurrence des lignes régionales, synonyme de dumping social et de dégradation des conditions d’emploi et de travail.
Après avoir lancé un mot d’ordre de grève du mercredi 20 novembre 19 heures au vendredi 22 novembre 8 heures, la CGT cheminots, l’Unsa ferroviaire, SUD rail et la CFDT cheminots ont annoncé, dans un communiqué commun ce samedi, l’ajout d’un nouveau préavis de grève illimitée et reconductible par période de 24 heures, cette fois à compter du mercredi 11 décembre à 19 heures.
Les organisations syndicales montent le ton après avoir enregistré deux fins de non-recevoir de la part de leurs autorités de tutelle. Le 28 octobre, le ministre des Transports François Durovray leur a d’abord confirmé la mise en route du plan de discontinuité concernant Fret SNCF entrepris par son prédécesseur, Clément Beaune, en mai 2023.
Arguant que la Commission européenne lancerait une procédure à l’encontre des 5 milliards d’euros d’aides publiques versés par l’État à la SNCF entre 2005 et 2019, sans que Bruxelles n’ait jusqu’à présent bougé sur le sujet, les gouvernements Borne, Attal et Barnier mettent en place ce plan qui condamne la filiale de transport de marchandises par rail à perdre un bon nombre de ses lignes les plus rentables au profit de ses concurrents, ainsi qu’à être démantelée en deux nouvelles sociétés début 2025 (Hexafret, pour le transport de marchandises ; Technis, pour la maintenance des locomotives), avec 500 suppressions de postes à la clé (10 % des effectifs de Fret SNCF).
« PME du rail »
Mardi 5 novembre, c’est au tour de la direction de la SNCF de rester sourde à la procédure d’alerte sociale lancée par l’intersyndicale. Il faut dire que les inquiétudes ne manquent pas chez les agents. À la situation de Fret SNCF s’ajoute la privatisation des TER, Transilien et Intercités, qui aboutit dès mi-décembre aux premiers transferts de cheminots de SNCF Voyageurs dans des filiales, sorte de « PME du rail », selon les syndicats, créées par l’entreprise pour répondre aux appels d’offres trains express régionaux lancés par les régions qui ont décidé d’ouvrir leur réseau ferroviaire à la concurrence.
À cela s’additionne la réorganisation de SNCF Réseau, éclatant les directions et structures organisationnelles aux niveaux régionaux. « Le point commun de ces stratégies est de remettre en cause l’unité du groupe et son cadre social dans le cadre d’un abaissement du niveau des droits et garanties des cheminots, et une stratégie de dumping social que vous semblez assumer délibérément », dénoncent les organisations de travailleurs.
Ce dimanche, le ministre des Transports François Durovray a eu beau expliquer que le dialogue devait « aboutir » entre les dirigeants de la SNCF et les syndicats de l’entreprise publique, « parce qu’on ne peut pas imaginer qu’au moment où la France doit aller de l’avant, elle soit bloquée et qu’au moment où les Français veulent se retrouver, ils ne puissent pas le faire », la situation sociale est bel et bien dans une impasse.
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