À la SNCF, le front syndical se déchire. Le 9 novembre, une intersyndicale cheminote complète (CGT, Unsa, SUD, CFDT) avait appelé à un mouvement de grève reconductible à compter de ce mercredi 11 décembre, à 19 heures, et jeudi 12 pour s’opposer à la liquidation de Fret SNCF et à la libéralisation des TER. Désormais, seules la CGT et SUD maintiennent cet appel. Selon le plan d’action syndical, cette journée s’inscrit dans la continuité du mouvement du 21 novembre, lors duquel un cheminot sur quatre avait cessé le travail, selon la CGT.
L’Unsa et la CFDT se rangent
Depuis, l’Unsa et la CFDT, respectivement deuxième et quatrième organisation représentative de l’entreprise ferroviaire, ont annoncé renoncer à participer à cette action. Fin novembre, les deux syndicats réformistes avaient d’abord approuvé une augmentation de salaire moyenne de 2,2 %, soit légèrement supérieure à l’inflation.
Surtout, l’Unsa et la CFDT ont apposé leur signature à un accord relatif au transfert des agents dans les deux entreprises, Hexafret et Technis, qui supplanteront Fret SNCF à compter du 1er janvier 2025.
« La CFDT cheminots gagne le moratoire social », s’est félicité le syndicat. Ainsi, les cheminots transférés auront la garantie de conserver l’ensemble de leurs droits durant trente-six mois, le temps de négocier de nouveaux accords d’entreprise. De son côté, l’Unsa « se tient prête à reprendre la grève si le dialogue social n’est pas au niveau attendu, début 2025 ».
Pas de quoi convaincre la CGT cheminots et SUD rail. « C’est maintenant qu’il ne faut rien lâcher ! tancent ces syndicats dans un communiqué commun en date du 9 décembre. C’est bien la politique de filialisation accélérée par le PDG de la SNCF qui est au cœur de notre combat. Elle remet en cause l’unicité du groupe, tout en étant le carburant pour imposer une stratégie de dumping social qui dégradera inexorablement les conditions de travail et de vie des cheminots. »
L’appel unitaire autour du mouvement avait pourtant été maintenu le 3 décembre, lors d’une conférence de presse. L’ensemble des organisations cheminotes présentaient cette journée comme « une bataille d’intérêt général qui ne concerne pas que les cheminots », alors que les syndicats réclament un moratoire sur la liquidation de Fret SNCF.
Un courrier de l’intersyndicale à la commissaire européenne
La vieille, la CGT, l’Unsa, SUD et la CFDT s’étaient fendues d’une missive à destination de Teresa Ribera, chargée de la concurrence à la Commission européenne. « Vous avez, lors de votre audition, mis en avant trois aspects forts et primordiaux. D’une part, l’obligation de lutter contre le changement climatique. D’autre part, l’urgence à opérer une transition énergétique juste. Enfin, la nécessité de poser une approche nouvelle et différente de la politique de concurrence, notaient les syndicats de la SNCF. La liquidation de Fret SNCF par imposition du plan de discontinuité négocié entre la Commission européenne et le gouvernement français contrevient en tous points avec ces objectifs vitaux pour notre avenir commun. » Le dossier du transport ferroviaire de marchandises est loin d’être clos pour le futur exécutif.
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