Vers une généralisation de la réservation dans les TER ? C’est ce qu’affirme un papier du Point, le 16 août, relayant les inquiétudes de la Fnaut, la fédération des usagers des transports en commun. Déjà en place, sur certaines lignes en Normandie ou dans Est, la Fnaut craint une généralisation sur l’ensemble du territoire « par souci d’économie », assure son président François Delétraz. Il est vrai qu’une telle mesure permettait d’évaluer la rentabilité d’un train régionale et donc susceptible de sacrifier des offres de transports décarbonés, s’éloignant toujours plus d’un service public ferroviaire de qualité.
SNCF Voyageur dément
Contacté par l’Humanité, SNCF Voyageurs, principal opérateur de l’offre TER, assure que la mise en place de réservations obligatoires au sein des TER n’est pas à l’ordre du jour. « J’ai vu passer l’information sur les réseaux sociaux, mais ça n’a absolument pas été discuté chez nous », assure Jean-Luc Gibelin (PCF). D’ailleurs, selon le vice-président d’Occitanie chargé aux transports, « ce système nécessite un matériel adapté pour traquer les places réservées à bord des trains ce qui n’est pas le cas dans notre région ».
En Normandie, cette mesure s’applique sur les lignes les plus fréquentées du territoire, les « Grandes Lignes Normandes », d’anciennes lignes Intercités devenues régionales, depuis 2022. « Nous voulions éviter des trains avec 150 % de remplissage et augmenter le confort des passagers », tanche Jean-Baptiste Gastinne, le vice-président Normand aux transports. Les élus tirent un bilan positif de cette expérimentation, permettant à l’ensemble des usagers de bénéficier de places assises. « Ce sont les abonnés qui étaient surtout contre cette mesure parce que la réservation est une contrainte pour eux », poursuit ce proche d’Edouard Philippe. De son côté, la région Grand Est a lancé une expérimentation depuis 2024.
De quoi inquiéter la Fnaut sur la possibilité de voir d’autres régions emboîter le pas. D’autant que ces réservations obligatoires « favoriseraient le report modal du train vers la voiture », assure François Delétraz. Le président de la fédération des usagers considère d’ailleurs que les régions sont prêtes à réduire la flexibilité du rail dans l’optique de « limiter l’offre et ainsi gonfler les prix, plutôt que d’augmenter l’offre de trains ». Le responsable de la Fnaut plaide au contraire pour « un choc d’offres et desimplification pour pousser les gens à privilégier le train. La réservation, provoque tout l’inverse ».
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