La SNCF est dans le vert pour la troisième année consécutive. Ce mercredi, la société ferroviaire a dévoilé ses bénéfices pour l’année 2023 : 1,3 milliard d’euros de résultats nets, qui s’ajoutent aux 900 millions et 2,4 milliards des deux années post-Covid. « Ces résultats doivent être analysés à la lumière du désengagement de l’État, des plans de performances, du développement de la polyvalence et de la productivité des cheminots », note, dans un communiqué, la fédération CGT.
Dans le détail, le chiffre d’affaires progresse de 0,7 % et s’établit à 47,7 milliards. Une augmentation qui ne reflète pas la hausse des différentes tractifs ferroviaires : +6 % pour les TGV, +5 % pour les Intercités (comprenant les trains de nuits) et +7 % pour les TER. Car, en parallèle, l’année 2023 a été rude pour la SNCF.
Les grèves découlant du bras de fer engagé par l’exécutif en imposant sa réforme de retraite ont coûté 350 millions d’euros à l’entreprise. En parallèle, la SNCF a dû faire face, lors des grands départs en vacances, à des pénuries de rames. L’inflation a également pesé sur les comptes, avec une hausse des charges de 13 %, alors que l’exécutif avait plafonné le tarif des TGV.
De lourds investissements dans le réseau
La SNCF a entrepris le recrutement, dans différents domaines, de 25 300 contractuels dont 17 300 CDI. Plus de 8 400 nouveaux recrutements sont d’ores et déjà programmés. « La CGT a lancé 107 luttes locales pour concrétiser ces embauches. Le bilan mi-parcours sera avant l’été. Nous apprécions positivement ces annonces. C’est un niveau de recrutement jamais vu depuis 2010. Cela étant, la CGT évalue les besoins dans l’ensemble des entreprises de la SNCF à 7 400 supplémentaires. Le compte n’y est donc pas », mesurait, dans nos colonnes, Thierry Nier, secrétaire général CGT Cheminots.
Enfin, sur le plan des investissements dans le réseau, la SNCF sera toujours plus mise à contribution. 10,6 milliards ont été investis en 2023, dont un tiers financé en fonds propres, et le reste par l’État et les régions. 11,7 milliards sont prévus pour 2024. « C’est donc la SNCF, sur ses seuls résultats, produits par le travail des cheminots, qui vient assurer le financement de la régénération du réseau ferré national, propriété de l’État, dans un marché que le gouvernement a décidé d’ouvrir à la concurrence ! », tance la CGT Cheminots.