Après l’Assemblée nationale début février, le Sénat a validé l’interdiction des puffs ce jeudi 13 février 2024. Ces cigarettes électroniques jetables, qui cartonnent chez les jeunes, étaient disponibles en France depuis 2021. Alors peut-on encore s’en procurer ? La réponse est “oui”, “Midi Libre” a réussi.
“Pêche, mangue, ananas ; fraise glacée ; Kiwi, passion, goyave”, tels sont les goûts affichés sur la carte d’un “commerçant” en ligne de Montauban (Tarn-et-Garonne). Au lendemain de l’adoption d’une loi visant à en interdire la vente, Midi Libre a réussi à se procurer les fameuses puffs en entrant en contact avec cinq vendeurs de la région, en seulement quelques minutes.
Pour cela, rien de plus simple : il suffit d’utiliser Snapchat. Là, il faut taper “puff” avec le numéro de son département ou le nom d’une ville souhaitée pour trouver de nombreux comptes qui vendent ces cigarettes jetables aux arômes diversifiés. Allant d’une dizaine d’euros à près de 25 euros l’unité, le tarif varie en fonction de la saveur choisie et du nombre de bouffées proposé par la puff. À Montauban, notre “commerçant” propose des prix de groupes : “45 euros les quatre et 40 euros les trois.”
“Les frais de livraison sont gratuits”
À Montpellier, la vente via les réseaux sociaux est également facile d’accès. Après quelques recherches et ajouts, les discussions avec les vendeurs débutent rapidement. “La puff est à 20 euros. Si tu en prends quatre et que je dois te les livrer, les frais de livraison sont gratuits. Ça fera donc 80 euros”, écrit un vendeur de la capitale héraultaise, sur la même messagerie instantanée.
Ainsi, en seulement quelques heures, Midi Libre a pu entrer en contact avec cinq comptes prêts vendre et livrer ces cigarettes jetables. Bilan : il existe bel et bien un véritable marché noir de la puff et ce, alors que le Comité national contre le tabagisme (CNCT) émet des inquiétudes quant aux “contournements déjà anticipés par les fabricants qui continuent à mettre sur le marché des cigarettes électroniques ciblant les jeunes par la multiplicité de leurs arômes et qui demeurent jetables à l’issue d’un nombre très limité de recharge”.
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Un CNCT qui a salué, jeudi dans un communiqué, l’interdiction validée par le Sénat, une “décision importante sur le plan de la santé publique et de l’environnement”. Sachant que les “puffs” augmentent les risques de dépendance, notamment chez les jeunes consommateurs, souvent adolescents.
Quelle sanction ?
Le texte de loi, proposé par l’ancienne députée écologiste Francesca Pasquini, prohibe la mise en vente, la vente, la distribution et l’offre gratuite “des dispositifs électroniques de vapotage pré‑remplis avec un liquide et ne pouvant être remplis à nouveau, qu’ils disposent ou non d’une batterie rechargeable”.
Toute personne violant cette interdiction s’expose à une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 euros, relate la chaîne parlementaire LCP.