Qui l’eût cru ? La première cause d’accidents mortels sur autoroute, ce n’est pas la vitesse : c’est l’usage de stupéfiants, légaux ou non, toutes catégories confondues (drogues, médicaments, et surtout alcool). Ces substances sont en effet la cause de près d’un accident mortel sur trois (31 %). L’alcoolémie excessive reste dominante, avec en outre un taux supérieur à 1,2g d’alcool par lire de sang dans la moitié des cas.
La vitesse excessive arrive en deuxième position mais loin derrière, responsable de 19 % des accidents ayant causé au moins un décès – avec cette caractéristique que les accidents dus à la vitesse se produisent plus souvent de nuit. L’inattention, impliquant notamment l’usage des smartphones et des dispositifs d’infodivertissement embarqués (GPS) est responsable de 15 % des accidents mortels et la somnolence de 13 % – en léger recul, pour cette dernière, en 2023 par rapport à 2022.
Les hommes et les moins de 34 ans causent plus d’accidents
Tels sont les principaux enseignements de la somme de chiffres contenue dans le dernier rapport de l’Asfa (Association des sociétés françaises d’autoroute), publié mercredi 31 juillet. Avec une précision peu rassurante : les moins de 34 ans sont les plus susceptibles d’avoir causé un accident mortel.
Moins surprenant : les hommes sont également plus représentés – sachant toutefois qu’aucune pondération n’a été fournie pour tenir compte, notamment, des kilométrages parcourus (et donc de la part strictement statistique de l’augmentation du risque) dans chacune des catégories.
Plus globalement, après les chiffres en forte baisse enregistrés en 2020 et 2021, en raison de la diminution importante du trafic pour cause de Covid et de confinement, la tendance n’est pas très bonne. Dans un contexte d’augmentation du nombre d’accidents corporels (+ 2,1 % entre 2022 et 2023), on constate une faible baisse des accidents mortels, passant de 167 en 2022 à 163 en 2023 (- 2,4 %), et du nombre de victimes : 181 décès l’an dernier contre 188 en 2022 (- 3,7 %). Toutefois ces chiffres encourageants sont très loin de compenser la remontée observée depuis 2021, dernière année « Covid », ou 131 accidents mortels « seulement » avaient été constatés sur le réseau autoroutier français.
Le lourd tribut payé par les motards
Autre fait notable : alors qu’automobiles, poids lourds et motos représentent respectivement 85 %, 15 % et 0,4 % du trafic autoroutier, leurs parts dans les accidents corporels (dont 39 % impliquent un seul véhicule) s’établissent à 80 %, 14 % et… 6 %.
Toutefois, la tendance globale à long terme reste encourageante puisque depuis 2002, le nombre de tués sur les autoroutes a été divisé par deux, celles-ci demeurant cinq fois moins mortelles que le reste du réseau routier. Une sécurité relative qui toutefois, il ne faut pas l’oublier, se paie au prix – de plus en plus – fort.
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