Elne (Pyrénées-Orientales), envoyé spécial.
Les grimaces et les gouttes de transpiration qui perlent sur les fronts sont là pour le rappeler à qui l’aurait oublié. Cet été encore, dans le département des Pyrénées-Orientales, la chaleur et la sécheresse règnent en maîtres. Commencé en 2022, cet épisode extrême « est le plus long et le plus intense depuis le démarrage des suivis de l’humidité des sols par Météo-France en 1959 », selon la préfecture.
À Elne, au sud de Perpignan, ce vendredi 2 août, beaucoup viennent se réfugier entre les murs en pierre de la mairie pour y trouver un peu de fraîcheur. À l’entrée du bâtiment, un panneau affiche la température : 38 degrés. « Avec ce temps écrasant, bien sûr que beaucoup aimeraient se faire construire une piscine et y passer tout leur été, reconnaît le maire communiste, Nicolas Garcia. Mais il y a des intérêts plus importants que cela. L’avenir de la planète, par exemple. »
Il y a un peu plus d’un an, en mars 2023, face au déficit hydrique extrêmement préoccupant, l’édile avait créé l’événement en prenant un arrêté – toujours en vigueur – interdisant toute construction de piscine sur sa commune. Mais aussi tout forage chez les particuliers.
Une décision qui entendait « aller plus loin » que l’arrêté préfectoral plaçant les Pyrénées-Orientales en alerte renforcée et imposant certaines restrictions d’eau aux habitants en interdisant notamment le remplissage des bassines et en encadrant strictement l’arrosage. « Il fallait prendre cette décision », justifie le maire, qui a été le seul à agir en ce sens dans le département.