250 000 automobilistes au nord d’une ligne Lyon Clermont-Ferrand, vont devoir se séparer momentanément de leur Citroën à partir de lundi 17 février. Par son opération « Stop Drive », le constructeur, filiale du groupe Stellantis, veut corriger les problèmes d’airbags des modèles de C3 et DS3 concernés. 2 700 automobilistes se sont engagés dans une action collective à ce sujet, et pourraient être bien davantage ces prochains jours, selon le média franceinfo.
Le groupe a indiqué prendre cette mesure « par précaution », selon un porte-parole de Stellantis à l’AFP. Les craintes viennent de tests effectués sur une voiture en Loire-Atlantique, présentant « une dégradation des propriétés » du nitrate d’ammonium, le produit qui sert à gonfler le coussin en cas d’accident. Avec le temps, ils se détériorent et peuvent projeter des pièces métalliques potentiellement mortelles au visage du conducteur. En janvier, le constructeur avait déjà appelé à passer au garage avec ces véhicules mais sans les immobiliser malgré les risques.
Cette campagne de rappel est en fait un prolongement de celle débutée en avril 2024 avec 500 000 véhicules dans le sud de l’Europe et au Maghreb. Le groupe Stellantis expliquait ces premiers problèmes par la « chaleur et l’humidité des climats », facteurs principaux de l’endommagement des airbags.
12 accidents mortels en France
Toute l’opération fait suite au scandale « Takata », du nom du constructeur japonais d’airbags. Volkswagen, Nissan et Toyota, autres marques équipées d’airbags Takata, ont aussi lancé des campagnes de rappels de leur véhicule. Ces produits défectueux ont causé 12 accidents mortels en France, dont 11 en Outre-mer, selon le ministère des Transports. Le député socialiste de la Réunion, Philippe Naillet, annonce dans un communiqué « 35 000 véhicules concernés » sur l’île.
Il demande l’aide des pouvoirs publics avec « des offres de transport collectif et le développement du covoiturage » pour les Réunionnais immobilisés.
Le ministère des Transports affirme avoir demandé le lancement de la campagne et l’immobilisation des véhicules à un niveau national « dès le mois de décembre 2024 » à Stellantis. Le groupe rassure les conducteurs, déclarant avoir des stocks d’airbags de remplacement prêts à être installés « tout de suite » selon son porte-parole à l’AFP.
Parallèlement, plusieurs propriétaires de C3 ont déposé des plaintes contre Stellantis pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « pratiques commerciales trompeuses », demandant notamment des compensations financières. Une action collective, qui réunit plus de 2 600 automobilistes, est par ailleurs déjà en cours suite à en rappel datant de 2024, cette fois dans le sud de la France. « Nous avons mis en place une plateforme appelée MyLeo, qui a pour objectif de faciliter l’accès à la justice », a expliqué à France info l’avocat Christophe Lèguevaques alors que les propriétaires de véhicules concernés par le dernier rappel pourraient vouloir s’associer à la démarche.
« Les fabricants ont décidé de jouer à la roulette russe », dénonçait déjà lundi, sur Franceinfo, l’avocat Charles-Henri Coppet, qui accompagne neuf victimes blessées graves et sept familles de victimes décédées. « Chacune de ces marques, à chaque fois, n’a pas pris les devants, a attendu qu’il y ait une catastrophe, a attendu de voir comment et où le malheur allait frapper pour réagir, et ça, c’est inadmissible », a-t-il argumenté fustigeant des industriels à la fois « juge et partie » du fait de la réglementation européenne. L’association de consommateurs UFC-Que choisir a également annoncé dans un communiqué son intention de déposer plainte.
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