Au centre hospitalier de Gonesse (Val-d’Oise), le score record du Rassemblement national (RN) aux élections européennes a fait l’effet d’une bombe. Dans l’établissement de l’est du Val-d’Oise, plus de 260 médecins sont des praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue), soit près de la moitié des effectifs. En psychiatrie et en pédopsychiatrie, ils représentent jusqu’à 80 % des personnels médicaux.
« La semaine passée, j’ai fini en pleurs, soupire Eva1, pédopsychiatre d’origine malienne exerçant dans un centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) dépendant du centre hospitalier. « À 55 ans, je suis en contrat précaire. Si en plus on a l’épée de Damoclès du RN, c’est déprimant. »
Le programme du parti d’extrême droite pour les législatives se garde bien de cibler des Padhue. Mais celui de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2022 actait la « préférence nationale » pour les soignants et la baisse drastique du recours aux médecins diplômés hors Union européenne.