La poussette d’une main, l’autre tenue par sa petite fille, cette maman endure trois étages à pied. Sa petite fille de 3 ans s’impatiente, traîne des pieds : « Je n’en peux plus, quand est-ce qu’on arrive en bas ? » Angela, sa mère, s’agace aussi. Elle aurait préféré emprunter l’ascenseur pour descendre les trois étages qui la séparent du rez-de-chaussée. Mais il est en panne, « encore », souffle-t-elle. Dans son immeuble, cela survient tous les mois, et cela dure sept à dix jours. Une autre femme, âgée, a du mal à se déplacer dans les escaliers avec sa canne. Elle prend appui, une main contre le mur, et descend péniblement marche après marche.
Les habitants de la résidence de la rue André-Joineau, au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), pestent lorsque les portes de l’ascenseur restent closes. En France, le parc d’ascenseurs dans les immeubles d’habitation s’élève à 382 200 (80 % sont gérés par des copropriétés et 20 % par des habitats sociaux, selon la Fédération des ascenseurs) et les pannes se chiffrent à 1,5 million en France chaque année. Elles sont causées par la vétusté et le mauvais entretien des équipements. Et leurs conséquences sont dramatiques pour les habitants.
Confinée chez elle
Aurélia Zemihi, 53 ans, est une autre habitante de la résidence et doit attendre que ses voisins rentrent du travail pour qu’ils la portent sur leur dos jusqu’au rez-de-chaussée. En situation de handicap, sans l’usage de ses jambes, elle se trouve confinée dans son appartement du 3e étage : « Sans ascenseur, je suis privée de vie, je suis enfermée dans mon corps malade et dans mon appartement », désespère-t-elle.
Ce 9 janvier, « c’est de la première fois que je vois 2025, avant j’étais bloquée chez moi », s’agace-t-elle. Cette sortie du jour lui permet d’acheter ses médicaments, de faire quelques courses alimentaires : « Les grandes surfaces refusent de me les livrer jusqu’au 3e étage. » La plateforme Doctolib l’a radiée en