Ils avaient été « sanctionnés pour l’exemple ». Ce n’est pas le syndicat SUD éducation, qui les a toujours soutenus, ni leur comité de soutien qui le disent : c’est le rapporteur de la République, devant la cour administrative d’appel de Bordeaux qui examinait, jeudi 13 mars, leur recours contre les sanctions que l’éducation nationale leur avait infligées en 2020.
Aladin Lévêque, le jeune prof de philo rétrogradé à l’échelon 1, et Sylvie Contini, mutée d’office à plus de 100 kilomètres de chez elle et de l’école de ses enfants, ont vu la cour annuler complètement et définitivement ces punitions injustes. Sylvie devra être réintégrée dans le lycée Desfontaines de Melle (Deux-Sèvres) ; Aladin récupérera le préjudice salarial subi pendant ces six ans, et pourra peut-être espérer en finir avec son errance de TZR (titulaire sur zone de remplacement). L’État devra leur verser 1 500 euros au titre des dommages.
Symbole de la machine répressive des années Blanquer
Ils avaient été sanctionnés pour avoir fait grève contre les E3C (épreuves communes de contrôle continu), ce fétiche – oublié depuis – de la réforme Blanquer du bac. Devenus, avec deux autres collègues, les « quatre de Melle », ils avaient dû assumer le rôle de symbole de la machine répressive des années Blanquer.
Sanctionnés pour avoir manqué à un soi-disant « devoir d’exemplarité » des enseignants, que le ministre à la chantilly avait fait inscrire dans la loi qui porte son nom. Six ans après, Aladin nous confie qu’il lui est malgré tout « difficile de se réjouir », sinon parce que ce verdict va « créer une jurisprudence » pour tous·tes « celles et ceux qui ont été tout aussi injustement sanctionnés » à l’époque et depuis lors. C’est aujourd’hui ce qui le rend « fier » d’avoir mené ce combat, et lui laisse l’espoir d’un « recul de l’intimidation » et de la peur dans l’éducation nationale.
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