À peine les résultats aux élections européennes du 9 juin déclarés, les divers partis politiques de la commune se penchent déjà sur les prochaines législatives. Le soir même des européennes, le Président de la République a demandé la dissolution de l’Assemblée Nationale, “un choix incompris “pour la majorité à gauche et “qui les prend à la gorge”.
À peine sortie des élections européennes, Magali Crozier, représentante locale LFI de Béziers, se met déjà sur les starting-blocks pour les législatives “S’il le faut et si le siège de LFI me le demande, je repartirai pour un tour mais je ne suis pas sûre que la Nupes nous suive… À moins d’une alliance au niveau national. EELV m’a déjà annoncé qu’ils ne nous suivront pas et qu’ils préféreraient le PS.” Plutôt contente du score de LFI, elle précise : “À Béziers, nous avons eu une augmentation de 1 591 votants (12,42 %).” Pour recruter des électeurs, “le porte à porte nous a permis de réduire le taux d’abstention.” Elle constate que ” le RN a augmenté ses scores en milieu urbain car la pauvreté est plus forte. Les gens votent sans connaître le programme des candidats et les grands médias télévisés jouent le jeu des capitalistes….À la dernière manifestation pro-Palestine nous avons réuni plus de 800 personnes, de potentiels électeurs.”Noël Guillotin, secrétaire de section PS, se montre également satisfait du résultat de l’Union à gauche (LUG), 10,01 % à Béziers “d’autant plus qu’on n’a pas de représentant au sein de la commune. On a atteint l’objectif qu’on s’était fixé. Le nombre de votants RN est très fort dans les villages.” Choqué par la mise en place rapide d’une dissolution, il s’inquiète. “Dans le passé ça n’a jamais existé. On nous met le couteau sous la gorge. On n’a pas le temps de se préparer. Pour la campagne électorale européenne, les partis politiques ont fait une campagne pour les législatives, pas pour les européennes ! “
Déception chez les Communistes et les Verts
A contrario, le Parti communiste n’enregistre que 2,60 %, “les gens ont voté utile (pour les gros partis), on s’attendait à un score très haut du RN, il faut croire que les gens sont fatalistes et qu’on n’a pas pu leur apporter de l’espoir”, se désole Jean-Marc Biau, secrétaire de la section PC de Béziers. Prêt pour s’unir autour d’un Front populaire, lors des futures législatives, il assure que “la gauche a une responsabilité historique aujourd’hui et doit mettre fin à la précarité sociale. Par cette dissolution anticipée, le gouvernement fait la place belle à l’extrême droite.” Chez EELV, Thierry Antoine est très déçu (2,70 %) “c’est un échec pour la liste, on n’a pas réussi à faire entendre nos idées. Il y a urgence, on doit totalement se remettre en question.” Au niveau local, il juge que son parti a fait preuve “d’une trop grande naïveté face à la situation sociale et misérable de Béziers. Sur beaucoup de questions dont celle de la sécurité, nous sommes inaudibles !” Prêt au consensus, il juge que “l’heure est venue de faire preuve d’une plus grande maturité politique. Il peut y avoir divers partis mais il faut aussi savoir s’entendre au bon moment… et arrêter de jouer avec le feu.”