Le 1er mai, plusieurs mesures politiques, qui auront des répercussions dans la vie quotidienne, prendront effet. Tour d’horizon de ces changements, dont certains imposeront à une large part de la population de mettre de nouveau la main au porte-monnaie.
1. Hausse des tarifs du gaz
La Commission de régulation de l’énergie (CRE), chargée de publier chaque mois le prix « repère » du gaz, l’avait annoncé le 10 avril. Les factures devraient, selon l’autorité administrative, traduire, à compter du 1er mai 2024, « une légère hausse » de « 1,4 % entre avril et mai 2024 », le prix repère moyen TTC « passant de 109,71 euros/MWh à 111,19 euros/MWh », avait-elle déclaré dans un communiqué, justifiant cette hausse par « une légère augmentation des prix de marché de gros de gaz naturel, qui étaient en baisse depuis la fin de l’année 2023 ».
Concrètement : de 0,10914 euro en avril, le coût du kWh pour l’eau chaude et la cuisson devrait ainsi s’élever à 0,11061 euro, en mai. Côté chauffage, le prix repère actuellement fixé à 0,08792 euro va augmenter pour atteindre 0,08940 euro.
Depuis la disparition des tarifs réglementés de vente (TRV), en juillet 2023, les chiffres publiés mensuellement par la CRE à titre indicatif permettent d’évaluer « les coûts supportés par les fournisseurs au titre de la fourniture de gaz naturel pour un client résidentiel ».
2. Consultations médicales : le reste à charge double
Le reste à charge pour les consultations médicales passe de 1 euro à 2 euros. Acté en avril dernier par le conseil de l’Union des caisses d’Assurance maladie (Uncam), ce doublement du montant de la participation forfaitaire du patient sur chaque consultation, examen radiologique ou analyse biologique, sera effectif à partir du 15 mai.
À travers cette mesure, annoncée par Emmanuel Macron le 16 janvier, lors d’une conférence de presse à l’Élysée, l’exécutif compte économiser plus de 400 millions d’euros.
Les associations et les syndicats dénoncent, pour leur part, « un hold-up » sur la Sécurité sociale. « Dès le départ, nous nous étions opposés à l’idée même d’instaurer une franchise médicale, avait expliqué, dans les colonnes de L’Humanité, Féreuze Aziza, chargée de mission Assurance maladie au sein de France Assos Santé. Cela met à mal le principe qui préside à la création de la Sécurité sociale, où chacun est censé cotiser selon ses moyens. C’est un impôt déguisé ! On fait des économies sur le dos des malades ! »
3. Participation de 100 euros pour utiliser le CPF
Les salariés ou demandeurs d’emplois désirant faire usage de leur compte personnel de formation (CPF), devront mettre la main au porte-monnaie, à partir de mai. Une participation forfaitaire de 100 euros est désormais exigée pour financer, via ce compte, un projet professionnel, l’apprentissage d’une langue ou encore le permis de conduire, selon le décret paru le 29 avril au Journal officiel. Ce décret stipule également que ce montant de 100 euros pour être revalorisé « au 1er janvier de chaque année, à due proportion de l’évolution de la moyenne annuelle des prix à la consommation hors tabac, calculée sur la base des douze derniers indices mensuels de ces prix » et qu’il sera « fixé chaque année par arrêté conjoint des ministres chargés de la formation professionnelle et du budget ».
Créé en 2014 à la place du droit individuel à la formation (DIF), le CPF était à l’origine abondé de 24 heures par an et ouvert aux plus de 16 ans. La loi avenir professionnel, en 2018, avait converti ses 24 heures en 500 euros par an (800 euros pour les moins qualifiés).
4. Contrats professionnels : fin de l’aide à l’embauche
Le décret est tombé dans le Journal officiel du 27 avril. Il acte la suppression de l’aide à l’embauche pour les contrats de professionnalisation conclus à compter du 1er mai 2024. Jusqu’à la fin de l’année, l’aide unique de 6 000 euros sera donc réservée au recrutement des apprentis en formation initiale.
Cette aide exceptionnelle, victime de la vague récente de restrictions budgétaires décidées par le gouvernement, avait été instaurée en 2020 pour soutenir l’alternance, et faciliter l’embauche d’apprentis ou de salariés en contrat de professionnalisation de moins de 30 ans. Alors que l’exécutif ambitionne d’atteindre le plein-emploi d’ici la fin de son mandat, force est de constater que cette mesure n’y contribuera pas.
5. Ma PrimeRenov : des conditions d’accès assouplies
Ma PrimeRénov‘, subvention destinée à aider ceux qui entreprennent des travaux de rénovation énergétique dans leur logement, comme l’installation de chaudières ou de poêles à bois, à bûches ou à granulés, devrait voir ses modalités d’accès évoluer à partir du 15 mai. Diagnostic de performance énergétique (DPE) et audit thermique effectué par un spécialiste, jusque-là obligatoires, ne seront désormais plus nécessaires pour avoir accès à cette aide de l’État, variable selon les revenus des ménages et le gain écologique des travaux.
En avril dernier, d’autres changements étaient intervenus sur cette PrimeRenov, qui a vu son montant revu à la baisse, soit une diminution de 30 %.
Lancé il y a deux ans par le gouvernement, le dispositif, qui vantait un « outil extrêmement simple et beaucoup plus juste » qu’un crédit d’impôt, devait permettre aux propriétaires d’améliorer le confort de leur logement, réduire leur facture énergétique tout en limitant leur empreinte carbone.
La réalité s’est cependant révélée beaucoup moins séduisante pour ses bénéficiaires, dont les témoignages faisant état de bugs à répétition, de restes à charge démesurés et autres délais interminables avant l’obtention de cette prime, se sont multipliés au cours des derniers mois.
6. Prestations sociales revalorisées
La revalorisation annuelle des prestations sociales en raison de l’inflation, actée à compter du 1er avril dernier, sera effective à partir du 6 mai. Les allocations familiales, le revenu de solidarité active (RSA), ou encore l’allocation aux adultes handicapés (AAH), augmenteront ainsi de 4,6 % (contre 1,6 % au 1er avril 2023).
Les bénéficiaires du RSA, dont le montant perçu passera pour une personne seule sans enfant et sans ressource passe de 607,75 euros à 635,71 (+27,96 euros) en 2024, n’en échapperont pas moins à la « nouvelle formule du RSA », inscrite dans la loi dite pour le « plein-emploi » qui prévoit, d’ici 2025, leur inscription automatique sur la liste des demandeurs d’emploi ainsi qu’une obligation de travailler quinze heures par semaine et un régime de suspension des aides perçues. Depuis le 1er mars, 47 départements ont déjà essuyé les plâtres de ce dispositif, décrié par les élus de gauche, les associations, et jusqu’à la Défenseure des droits.
7. Une application pour déclarer ses impôts
Une application Smartphone est désormais disponible, dès la campagne en cours, pour effectuer ses déclarations d’impôts, annonce Bercy.
« Vous souhaitez déclarer vos revenus depuis un smartphone ou une tablette ? C’est désormais possible grâce à l’application mobile « impots.gouv » qui vous permet d’accéder rapidement à votre espace particulier et à la déclaration en ligne. On vous explique son fonctionnement », peut-on lire sur le site du ministère de l’Économie, qui en détaille la procédure.