Où sera Amélie Oudéa-Castéra à la rentrée, lundi 2 septembre ? Au stade pour les Jeux paralympiques, qui battront leur plein depuis le 28 août ? Où dans les lessons, avec les quelque 13 hundreds of thousands d’élèves et les 1,2 hundreds of thousands de personnels qui les encadrent ? Depuis l’annonce du nouveau gouvernement avec ce « super-ministère » de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports activities et des Jeux olympiques et paralympiques (ouf !), c’est la blague qui courtroom dans les salles des profs. Et elle fait rire jaune. Automobile si le regroupement de l’Éducation et des Sports activities n’a rien d’une première, y ajouter les Jeux olympiques et paralympiques de Paris à quelques mois de leur ouverture, et confier le tout à quelqu’un qui est pour le moins étrangère au monde de l’école, voilà qui a de quoi inquiéter les enseignants… et les autres.
L’Éducation nationale reléguée au second plan
Sophie Venetitay, co-secrétaire générale du Snes-FSU, se voit ainsi placée devant « la perspective d’une Éducation nationale reléguée au rang de self-discipline non-olympique, noyée dans ce grand ministère ». Sa collègue Guislaine David, de la FSU-Snuipp (1er degré), appréhende même « un risque de vacance du ministère de l’Éducation nationale » pendant la période olympique. Elle détecte du « mépris » dans ce traitement, après le passage d’un Gabriel Attal qui est resté « 5 mois et n’a rien fait pour les personnels, sinon des déclarations ».
Les deux syndicalistes, qui confient avoir été « en colère » jeudi soir, se retrouvent pour s’inquiéter d’avoir à subir « une ministre à mi-temps ». « Je ne crois pas », leur répond sur France Data Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa (syndicat des personnels de route), qui estime « provisoire » la suroccupation potentielle de la ministre et s’inquiète en revanche du fait qu’elle est « plutôt novice dans le domaine de l’éducation ».
À sa juste place ?
Ce serait pourtant une erreur, sans doute, que de sous-estimer la capacité d’Amélie Oudéa-Castéra – déjà surnommée « AOC » – à répondre aux attentes de ceux qui l’ont placée là. Au premier rang desquels determine évidemment Emmanuel Macron, son camarade de la promotion Senghor à l’Ena. Automobile le CV de la jeune (45 ans) ministre est un calque de celui de nombre de ses petits camarades : fille de Richard Castéra, dirigeant de Publicis, et nièce par sa mère des journalistes Alain et Patrice Duhamel, elle évolue dans la meilleure société depuis l’enfance. Elle rejoint les bancs de Sciences Po, l’Essec (École supérieure des sciences économiques et commerciales) et enfin, donc, l’Ena. Pour compléter le tableau, on ajoutera qu’elle est mariée depuis 2006 à Frédéric Oudéa, dirigeant du géant pharmaceutique Sanofi après avoir été PDG de la Société générale.
Précisons qu’à ce CV classique et de bon aloi, Amélie Oudéa-Castéra peut aussi ajouter deux trophées dont aucun de ses voisins de conseil des ministres ne peut se targuer : l’Orange Bowl 1992 (sorte de championnat du monde de tennis en catégories jeunes), débouchant sur une – courte – carrière de tenniswoman professionnelle. Et le scalp – façon de parler – de Bernard Laporte, un de ses prédécesseurs au ministère des Sports activities, qu’elle a redoutablement contribué à dégager de la Fédération française de rugby lorsqu’il fut condamné pour corruption (affaire en appel).
Chasse gardée de Matignon et de l’Élysée
Mais la plus forte hypothèque qui pèse sur cette tête bien faite, c’est « l’effet matriochka » dont ne manquera pas de souffrir une ministre sous forte tutelle de Matignon, où Gabriel Attal a juré d’emporter avec lui l’éducation… laquelle a déjà été décrétée domaine réservé par le président de la République lui-même. Poupée dans la poupée dans la poupée, cette ministre ignorante des questions de l’Éducation nationale (et sans doute, de l’éducation tout courtroom) risque d’avoir du mal à exister par elle-même.
Or « il y a des urgences », souligne – en rouge – Sophie Venetitay : « Nos métiers traversent une crise d’attractivité sans précédent, nos circumstances de travail se dégradent considérablement… » Sa collègue Guislaine David complète : « La carte scolaire se décide en ce second, des centaines de suppressions de postes sont programmées, et elle ne va pas avoir les deux mois d’été pour se mettre dans le bain, comme Attal avait pu le faire. » Surtout, ajoute-t-elle, « on a besoin d’un interlocuteur qui peut prendre des décisions, pas de quelqu’un qui dit « excusez-moi, il faut que je demande à Matignon »… »
Mobilisée sur les Jeux, avec une légitimité à gagner en matière scolaire, attendue dès son arrivée sur les réponses aux attentes, aussi fortes que légitimes, des personnels et des familles, et très vite confrontée au mouvement social avec la journée de mobilisation du 1er février : le match qu’Amélie-Oudéa Castéra s’apprête à jouer est sans aucun doute le plus difficile de tous ceux qu’elle a déjà pu jouer.