Le 26 janvier, raconte le correspondant à New Delhi de l’Opinion, l’ancien dirigeant du Tamil Nadu en Inde est apparu dans une vidéo de huit minutes pour soutenir l’action de son fils, désormais à la tête de cet État, en rappelant comment, pendant la crise du Covid, il avait « secouru les âmes paniquées » et à quel point la nation savait « comment (il) a bataillé pour sauver la vie des gens et moi aussi ». Lui aussi ?
Pas vraiment. Il est mort depuis 2018 et c’est une IA, une intelligence artificielle, qui l’a fabriqué pour ce bel hommage. Ce n’est pas un cas isolé. Toujours considérée comme la plus grande démocratie au monde malgré son système de castes violemment inégalitaire, la discrimination systématique et meurtrière des minorités chrétienne et musulmane, le pouvoir autoritaire et théocratique du premier ministre Modi, l’Inde serait en pointe dans l’utilisation politique de l’IA dans la période d’élections législatives en cours. Fausses informations, messages ciblés et individualisés pour les électeurs et parole redonnée aux morts… la modernité au pays des réincarnations.