Voilà deux cadeaux de Noël dont la ministre de la Transition écologique se serait bien passée. Jeudi 26 décembre, un avis de l’Autorité environnementale a mis en cause la planification pluriannuelle de l’énergie (PPE), trop peu ambitieuse pour atteindre les objectifs de réduction de la consommation d’énergie d’ici 2030.
Vendredi 27 décembre, c’est la baisse des émissions de gaz à effet de serre qui s’est retrouvée sous le feu des critiques. Après plusieurs trimestres de baisse continue, celle-ci s’est trouvée ralentie en 2024. Les émissions de CO2 sont même reparties à la hausse au troisième trimestre de cette année.
Baisser la consommation énergétique de 12 %
Sur le plan de la consommation énergétique, le gouvernement est ainsi invité à entièrement revoir sa copie, pour « baisser d’au moins 12 % l’objectif 2030 de consommation énergétique finale pour atteindre les objectifs européens », note l’Autorité environnementale.
En effet, au même titre que les autres membres de l’Union Européenne, la France s’est engagée en 2021 à réduire d’ici 2050 de 55 % les émissions de gaz à effet de serre. Un premier point d’étape est fixé à 2030, mais les objectifs décidés par le gouvernement français ne seraient pas suffisants pour rentrer dans les clous. « La nouvelle directive relative à l’efficacité énergétique (…) suppose de parvenir à 1 243 TWh en 2030 », note l’Autorité, contre une hypothèse de 1 410 TWh selon la PPE.
Au-delà des objectifs chiffrés trop peu ambitieux, l’organisation estime aussi que les mesures indiquées par le gouvernement dans la PPE ne sont pas assez « prescriptives ». Comprendre que là où le gouvernement pourrait exiger, il ne fait que suggérer.
11,8 % de hausse d’émissions dans le secteur du bâtiment
Au constat d’une trop grande timidité sur les objections de sobriété énergétique s’ajoute ainsi un ralentissement de la baisse des émissions de gaz à effet de serre observée en 2024. Le Citepa, l’organisme mandaté pour dresser le bilan carbone de la France, a en effet dressé un portrait morose de la dynamique de transition écologique française, dans une publication de vendredi matin.
Alors qu’elles avaient baissé de presque 6 % lors des neuf premiers mois de 2023, les émissions de gaz à effet de serre ne sont plus qu’en recul de 2,4 % sur la même période cette année. Sur le troisième trimestre, elles ont même augmenté de 0,5 % sur un an.
Deux secteurs en particulier ont précipité cette inversion de tendance. Les émissions du secteur des transports, d’abord, ont été en augmentation sur la période, notamment du fait de l’accélération des émissions du trafic routier de 1,1 point sur le trimestre, en partie expliquée par le ralentissement du passage aux véhicules électriques.
« Les entreprises achètent deux fois moins de voitures électriques que les ménages. Donc elles ne jouent pas le jeu. Il va falloir les pousser à jouer le jeu », a houspillé la ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher, vendredi sur RTL.
C’est toutefois le secteur du bâtiment qui remporte la palme du plus mauvais élève. Selon le Citepa, la construction a enregistré une hausse de leurs émissions de 11,8 % au troisième trimestre 2024 sur un an, représentant une progression d’un million de tonnes équivalent CO2. « On constate cette année une augmentation de la pose des chaudières gaz et de l’utilisation du fioul, ce ne sont pas des bonnes nouvelles », a réagi la ministre.
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