Alors que le président américain, Donald Trump, mène une guerre commerciale à grands coups de droits de douane, il est également confronté au dossier TikTok. Son propriétaire chinois, ByteDance, a jusqu’au 5 avril pour céder sa filiale, comptant 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis, sous peine d’interdiction d’usage sur le territoire américain. Lors d’un échange avec des journalistes à bord de son avion l’emmenant en Floride, jeudi 3 avril, l’hôte de la Maison Blanche a estimé être proche d’un accord avec un groupe d’investisseurs sur le rachat de la filiale de la plateforme chinoise. À la veille de la date limite de rachat, ByteDance n’a cependant toujours pas accepté officiellement le principe d’une cession.
Le New York Times rapporte qu’Amazon a soumis une offre de rachat de l’intégralité de TikTok au gouvernement américain. Le média américain mentionne néanmoins que la proposition de la multinationale de Jeff Bezos n’a pas été prise au sérieux. En revanche, selon des médias américains, des discussions sont en cours avec comme scénario principal la scission de TikTok de la holding.
Une décision au nom de la sécurité nationale
Dans le cadre de cette opération, les actionnaires de ByteDance, contrôlé à 60 % par des investisseurs étrangers, se verraient confier des actions de cette nouvelle entité à concurrence de leurs participations actuelles dans le géant chinois. Quelques nouveaux venus pourraient acquérir une participation minoritaire.
Oracle (spécialiste de l’informatique à distance qui héberge les serveurs de TikTok aux États-Unis), Perplexity AI (intelligence artificielle) ou encore le Project Liberty du propriétaire de l’Olympique de Marseille Frank McCourt sont cités parmi les prétendants.
Le 19 janvier 2025, les utilisateurs américains de la plateforme chinoise se sont vus interdire l’accès à tout contenu vidéo avec le message suivant : « Une loi interdisant TikTok a été mise en application aux États-Unis. Cela signifie que vous ne pouvez plus utiliser l’application pour l’instant. » En effet, le 7 mars 2023, deux sénateurs américains, le républicain Mike Gallagher (Wisconsin) et le démocrate Raja Krishnamoorthi (Illinois), avaient déposé un projet de loi visant à permettre au gouvernement d’interdire les produits technologiques étrangers tels que TikTok.
Le texte vise à éviter tout risque d’exploitation par les autorités chinoises de données personnelles des utilisateurs américains du réseau social, et à protéger l’opinion publique américaine d’éventuelles tentatives de manipulation.
Le texte a été voté par le Congrès sous forme d’ultimatum : si la maison ByteDance ne vend pas ses activités américaines dans un délai d’un an, TikTok sera interdit. La loi a ensuite été validée à l’unanimité par la Cour suprême qui y voit une nécessité pour répondre aux impératifs de sécurité nationale.
L’échéance du rachat de la filiale avait été fixée au 20 janvier 2025, mais Donald Trump, qui a repris le dossier à son compte, l’avait repoussé de 75 jours dès sa prise de fonctions. Il serait prêt, aujourd’hui à repousser une nouvelle fois l’échéance si nécessaire.
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