Depuis qu’il a été contraint de sortir du bois du fait de la révélation, document intégral à l’appui, dans l’Humanité de son projet de financer directement une victoire des droites extrêmes dans les têtes et dans les urnes, Pierre-Édouard Stérin s’avance à découvert. Et quand son nom apparaît désormais, ça ne se passe pas toujours bien…
Il y a deux semaines, la Mairie de Paris a suspendu les concessions accordées à deux restaurants solidaires liés au Fonds du bien commun, le véhicule de philanthropie contrôlé par le milliardaire catholique, conservateur et libertarien en Belgique.
Fin novembre 2024, quelques mois après sa mise en échec à Marianne, les salariés du groupe d’édition catholique Bayard avaient aussi obtenu un recul de leur direction, désireuse de recruter un ex-bras droit de celui qui doit sa fortune, estimée à 1,4 milliard d’euros, aux dividendes versés par les coffrets cadeaux Smartbox.
Objectif : faire gagner 300 villes au RN en 2026
Rédigé, entre naïveté et cynisme, comme un plan d’affaires, le grand dessein politique du richissime exilé fiscal en Belgique a été placé par nos soins sous les feux des projecteurs. Avec son nom on ne peut plus explicite : Périclès, acronyme de « Patriotes, enracinés, résistants, identitaires, chrétiens, libéraux, européens, souverainistes ». Un montant faramineux à dépenser à fonds perdu : 150 millions d’euros sur les prochaines années.
Les « valeurs » qu’il défend : « liberté individuelle et d’entreprendre », « famille, base de la société », « place particulière du christianisme », « enracinement dans un terroir », etc. Et des « tendances » qu’il combat : « socialisme et assistanat », « wokisme », « laïcité agressive », « refus de la préférence nationale », « immigration incontrôlée »…
Et une série d’initiatives décrites comme « organiques » par Périclès : « guérilla judiciaire » contre ses adversaires, création de baromètres pour « imposer (ses) thèmes » dans les débats publics et « rendre (ses) idées majoritaires », aide directe au RN pour lui faire « gagner absolument 300 villes » aux municipales de 2026, constitution d’une « réserve » de hauts fonctionnaires et de cadres dirigeants capable d’exercer le pouvoir en cas de victoire à la présidentielle, etc.
Réclamant aujourd’hui la modification des articles qui le qualifient de « milliardaire d’extrême droite », Pierre-Édouard Stérin a ces derniers mois renforcé ses positions auprès de tous les leaders de l’union des droites extrêmes. Au RN où François Durvye, directeur général de son fonds d’investissement Otium Capital, s’impose chaque jour un peu plus dans l’entourage de Marine Le Pen et Jordan Bardella.
Mais aussi dans les rangs des ciottistes et de Reconquête, dont plusieurs élus ou cadres dirigeants proviennent de sa galaxie. Puis, sans surprise, chez Bruno Retailleau, dont le conseiller com à Beauvau n’est autre que celui qui faisait office de porte-parole de Stérin auprès de l’Humanité en juillet dernier…
20 millions d’euros pour combattre « wokisme, immigration et socialisme »
Qu’on se le dise : en 2025, en s’affichant au grand jour, Périclès