Vous êtes à l’origine, à Mediapart, de « l’affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy ». Le procès touche à sa fin. Qu’en retenez-vous ?
Dans les dossiers de corruption, les mis en cause sont par définition puissants. Leurs réseaux politiques et médiatiques constituent un vrai privilège. Or, les mêmes qui réclament la sévérité à l’égard des délinquants font le procès de la Justice dès qu’elle s’intéresse à eux.
Nicolas Sarkozy, quand il est mis en examen en 2018, va 27 minutes au journal de TF1. En 2020, il va 45 minutes sur BFMTV. Aucune de ces deux chaînes n’a pris autant de temps pour expliquer l’affaire. Le récit médiatique qu’a ainsi imposé Nicolas Sarkozy s’est fracassé sur la réalité du procès. Les audiences, en dépit de son talent oratoire, ont permis de remettre les choses à l’endroit….