Le Tribunal correctionnel de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy examinera du 21 octobre au 15 novembre l’affaire dite du « Carton Rouge ». Vingt-deux prévenus, 850 parties civiles et un préjudice d’environ 28 millions d’euros.
L’audience, prévue pour durer quatre semaines, sera exceptionnellement délocalisée au Centre de Congrès Prouvé, à Nancy, en raison du nombre exceptionnel de parties impliquées. A ce jour, 850 parties civiles ont été désignées dans cette affaire hors norme.
Clubs de foot de L1 et particuliers escroqués
Vingt-deux prévenus seront jugés, principalement pour des délits de fraude organisée, de blanchiment organisé et de participation à une association de malfaiteurs. Trois de ces individus font l’objet de mandats d’arrêt qui ont circulé à l’international. Six autres individus ont accepté, sur proposition du ministère public, de plaider coupables dans le cadre des procédures de plaidoyer organisées avant l’audience. Il s’agit d’une affaire d’escroquerie. perpétrées contre des clubs de football de Ligue 1 et leurs sponsors, ainsi que des fraudes perpétrées contre quelque 1 200 personnes, principalement françaises, pour un préjudice total de plus de 28 millions d’euros.
Trois clubs ont transféré les fonds
L’affaire fait suite à des enquêtes ouvertes suite à des escroqueries ou tentatives d’escroquerie commises contre plusieurs clubs de football de Ligue 1 et certains de leurs sponsors en août et septembre 2017. Les escrocs se sont présentés aux clubs en qualité fausse d’agents de joueurs, et ont dans certains cas réussi à faire transférer les salaires des joueurs sur des comptes ouverts par eux. Les fonds ont ensuite été rapidement transférés à l’étranger. Au total, trois clubs ont transféré des fonds aux escrocs pour un montant total d’environ 64 000 €. Les tentatives contre six autres clubs ont échoué.
Escroqueries contre les particuliers
En enquêtant sur des escroqueries et tentatives d’escroqueries contre des clubs de football, les enquêteurs ont découvert que le même gang était à l’origine de multiples escroqueries contre des particuliers. Vingt-huit sites Internet frauduleux ont été identifiés. Les ventes de diamants ou de bitcoins proposées par la quasi-totalité de ces sites étaient totalement fictives. Les sites étaient construits sur des modèles similaires et arboraient les mêmes indications trompeuses destinées à tromper les victimes. Au total, entre mai 2016 et décembre 2018, près de 898 victimes ont payé une amende. au total 20,9 millions d’euros pour des achats de diamants, tandis que 284 autres ont perdu 6,8 millions d’euros pensant acquérir des crypto-monnaies.
Une organisation structurée et hiérarchisée
L’enquête judiciaire a révélé une vaste organisation fonctionnant selon une stricte répartition des tâches, avec des dirigeants basés en Israël. Pour la création des sites Internet, plusieurs prévenus étaient accusés d’avoir, avec l’aide de prête-noms, créé ou acquis une dizaine de sociétés françaises. , dont la plupart étaient basés dans la région marseillaise. Ces sociétés, sans réelle activité, servaient principalement à s’identifier comme propriétaires de sites Internet frauduleux. Une équipe composée d’un informaticien et de deux concepteurs basés à Marseille était chargée de créer et de développer certains sites Internet frauduleux. D’autres personnes étaient chargées d’ajouter des modules de paiement aux sites Web. Les victimes ont été contactées par téléphone depuis des centres d’appels en Israël. Dans leurs relations avec les victimes, les employés de ces centres d’appels suivaient des scénarios qui leur étaient fournis par les organisateurs des escroqueries. Une tâche importante consistait également à ouvrir des comptes dans toute l’Europe, au nom d’entreprises sans réelle activité, dont le seul but était de permettre aux escrocs de collecter et de transférer les fonds des victimes.
119 comptes ouverts dans 19 pays
Au cours de l’enquête, le juge d’instruction a demandé des informations aux autorités allemandes, belges, britanniques, bulgares, danoises, tchèques, hongroises, luxembourgeoises, polonaises, portugaises, lituaniennes, slovaques et suisses. Au total, 199 comptes ont été ouverts dans 19 pays différents. pays avaient été utilisés pour collecter et transférer les fonds transférés par les victimes des escroqueries. Les soldes de plusieurs comptes bancaires ouverts en France ou à l’étranger ont été saisis ou bloqués au cours de l’information judiciaire, pour un montant total de 2,8 millions d’euros. En cas de condamnation, ces sommes pourront servir à indemniser les victimes.
Épisode 3 : Le modus operandi de l’escroquerie révélé par les investigations
💻 Faux sites internet, identités usurpées et promesses de rendements sécurisés : voilà comment l’organisation attirait ses victimes. ⬇️#Justice #Escroquerie #Procès #Nancy #CartonRouge pic.twitter.com/LOiSyPE99i
— Colman Avocats (@AvocatsColman) October 17, 2024