Depuis mercredi 18 septembre, et la diffusion au tribunal d’Avignon, d’images intimes de Gisèle Pelicot, prises par son ex-mari, le procès prend un tour très glauque. Pas seulement à l’intérieur de la salle d’audience. Très suivie sur les réseaux sociaux l’avocate et influenceuse Nadia El Bouroumi, en charge de la défense de deux des accusés des viols de Mazan, se fend de comptes rendus plus qu’informels du procès dans des vidéos postées sur son compte Instagram.
Une vingtaine de stories sur Instagram
Sa vingtaine de stories, dans lesquelles elle se filme à la sortie de l’audience, puis au volant de sa voiture suscite des réactions indignées d’internautes. Elle y raconte, ainsi, sans aucune retenue et sur un ton badin, ses interactions avec la principale victime après que cette dernière a eu à visionner des images d’elles, prises par son mari, où elle prend des poses lascives. « Cela ne lui a pas plu qu’on montre ces images dont elle dit n’avoir aucun souvenir car elle était sous soumission chimique. Elle s’est fâchée, mais après tout, c’est bien elle qui a voulu que le procès soit public… »
Interrogée sur BFM TV, l’avocate, qualifiée par les journalistes de « bruyantes figures de proue de la défense », dit réaliser ces vidéos dans un but pédagogique pour « expliquer la journée de travail d’un avocat à celles et ceux qui ne connaissent pas le système judiciaire ». Clairement, elle affiche une ligne de défense visant à démontrer que ses clients ne pouvaient pas savoir que Mme Pelicot n’avait pas donné son consentement…
« Cependant, comme tous les avocats de la défense, je ne nie en aucun cas la qualité de victime de Mme Pelicot », assure Me El Bouroumi, qui se défend de « toute violence dans [ses] propos » et dit ne pas comprendre la polémique qui entoure ses publications.
Elle n’hésite d’ailleurs pas à se poser en victime de « tous les extrémistes de la pensée qui essaient de [la] museler », et leur répond par une vidéo dans laquelle elle est en train de danser sur la chanson : « Wake me up before you go go » (réveille-moi avant de partir…).
Des commentaires méprisants
Mais Me El Bouroumi n’est, hélas, pas la seule avocate à concourir pour la palme de l’indécence dans cette affaire. Sa consœur Isabelle Crépin-Dehaene, qui assure la défense de deux autres accusés, n’est pas en reste. Sur le réseau professionnel LinkedIn, celle-ci a commenté de manière assez méprisante, dès l’ouverture du procès, la venue de manifestantes en soutien à Gisèle Pelicot.
Elle a publié une vidéo montrant les groupes de soutien à la plaignante, qualifiant les participantes de « pseudo-féministes avec des banderoles ». « Manifestation complètement foireuse, mais elles voulaient y être. J’espère qu’elles ne se sont pas levées trop tôt et qu’elles ne se sont pas privées de la rentrée scolaire de leurs enfants pour en arriver à ça », complète-t-elle.
Plus tard, lorsque l’influenceuse Nabilla a voulu ouvrir une cagnotte en ligne en soutien à la victime (non acceptée par Gisèle Pelicot, elle a été fermée), Isabelle Crépin-Dehaene a lancé : « La cagnotte qui tue (…). Elle aurait pu vendre ses seins en plastique ».
Ce renvoi des femmes soit à leur rôle de mère soit à leurs attributs sexuels, place sans doute cette dame en grande empathie avec des clients accusés de viol… Au point que certains internautes (contre lesquels elle assure avoir déposé plainte) suggèrent qu’elle « mérite d’être sur le banc elle aussi ».
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