La lutte pour l’égalité salariale entre les sexes a encore de longs jours devant elle. À la veille du 8 mars, journée internationale des droits de la femme, le ministère du Travail et de l’Emploi a publié les chiffres 2025 de l’index égalité femmes-hommes au sein des entreprises en France….
Ses résultats démontrent que la situation laisse toujours à désirer : 98 % des employeurs ont encore des efforts à faire pour annuler les écarts de salaires entre salariées et salariés, selon les résultats dévoilés ce vendredi 7 mars au ministère.
Chaque année au 1er mars, les entreprises de plus de 50 salariés doivent calculer et publier leur index. Il se mesure sur 100 points avec cinq critères : l’écart de rémunération femmes hommes (40 points), l’écart dans les augmentations annuelles (20 points), l’écart dans les promotions (15 points), les augmentations au retour de congé maternité (15 points) et la part de femmes dans les dix plus gros salaires (10 points). Lorsque la note est inférieure à 75, l’entreprise doit prendre des mesures correctives dans les trois ans.
Seules 2 % des entreprises atteignent le score maximal de 100
seules 2 % des entreprises atteignent le score maximal de 100, soit seulement 560 entreprises dont la gestion des salaires ne fait aucune différence entre femmes et hommes. Sauf qu’en 2025, la note moyenne déclarée par les entreprises n’a que peu progressé. Elle s’établit à 88,5 sur 100, contre 88 les deux années précédentes. Le taux d’entreprises concernées ayant déclaré leur index est en hausse constante, atteignant 80 % en 2025 (contre 77 % en 2024 et 54 % en 2020). Mais seules 2 % des entreprises atteignent le score maximal de 100, soit seulement 560 entreprises dont la gestion des salaires ne fait aucune différence entre femmes et hommes.
D’autres se sont mêmes habituées à endosser le rôle de vilains canards : 69 entreprises ont une note inférieure à 75 depuis 4 ans (essentiellement des entreprises de 50 à 250 salariés), selon le bilan. Sans communiquer leur identité, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a déploré dans un communiqué la poursuite de ces inégalités entre travailleurs : « Le salaire moyen des femmes est toujours largement inférieur à celui des hommes, y compris à travail égal, et certaines études montrent que l’écart peine à se résorber ; les femmes sont bien moins nombreuses chez les cadres dirigeants et elles insuffisamment représentées dans les instances exécutives. »
Et c’est bien dans ce genre de cas que l’index démontre toutes ses limites. Certes, les entreprises ont l’obligation de publier leurs résultats chaque année sous peine d’une sanction financière — le ministère indique que depuis 2019, « 101 pénalités concernant l’index » ont été notifiées, ainsi que « 1 001 mises en demeure » — mais le non-respect de l’égalité entre les sexes au travail ne souffre lui d’aucune pénalité ni n’est répréhensible par la loi.
Pour rappel, la Cour des comptes avait déjà dénoncé les failles de la politique du gouvernement en matière d’égalité femmes hommes le 27 janvier dans un rapport de 150 pages. Plusieurs dispositifs mis en place par l’État ont été jugés insuffisants, dont ce fameux index. « Il ne concerne qu’une faible part des salariés, tend à invisibiliser les inégalités réelles entre femmes et hommes, et ne s’accompagne pas toujours de pratiques plus vertueuses en matière d’égalité professionnelle », considère l’Administration publique. Quant au système de sanctions, il reste peu appliqué, avec 120 pénalités infligées seulement entre 2021 et 2024, ce qui, selon la Cour des comptes, « est très faible au regard des interventions réalisées sur la période concernant l’égalité professionnelle (plus de 30 000) ».
Avant de partir, une dernière chose…
Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, l’Humanité ne dépend ni de grands groupes ni de milliardaires. Cela signifie que :
nous vous apportons des informations impartiales, sans compromis. Mais aussi que
nous n’avons pas les moyens financiers dont bénéficient les autres médias.
L’information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.Je veux en savoir plus