Les travailleuses et travailleurs ont décidé de ne rien lâcher. Trois mois après l’annonce de la vente de l’entreprise Valeo, les 270 salariés du site fabriquant de refroidisseurs de batterie à La Suze-sur-Sarthe (Sarthe) ne savent toujours pas si un repreneur a été trouvé, ou bien si leur site va fermer. C’est pourquoi les salariés ont annoncé, lundi 21 octobre, une grève illimitée dans leur usine, rapporte l’antenne locale France Bleu Maine. Si, à l’issue de différents comités d’entreprise prévus dans la matinée, la direction devait faire une annonce quant à un éventuel repreneur, les dirigeants de Valeo ont finalement décidé de reporter ce moment au mois de décembre, selon différents médias locaux, sans date certaine confirmée pour l’heure.
Le verdict aurait été décisif. D’autant que, pour Thierry Rozi, délégué syndical de FO sur le site de la Suze-sur-Sarthe, ces appels à des repreneurs « ne sont qu’une façade ». Le groupe souhaiterait en réalité délocaliser afin de réorienter le projet vers les pays de l’est, pour continuer à dégager des marges. « Le client payera le même prix qu’on produise en France ou dans un pays à bas coût. Le coût du travail baisse, et le taux de profit augmente. C’est cette logique qui intéresse Valeo », déplore le syndicaliste.
« Je ne sais pas comment je vais faire s’il faut trouver un autre travail »
L’impression que la direction ne joue pas franc jeu est partagée par Franck Goulette, élu CGT. « On nous balance de mois en mois » a-t-il indiqué, auprès du quotidien Ouest-France, ce lundi 21 octobre, sur le site de La Suze-sur-Sarthe (Sarthe), où les salariés ont effectué des débrayages.
Et comme d’habitude, ce sont les travailleurs qui trinquent. « Il y a des salariés en colère, des salariés déprimés, des salariés qui viennent au travail en pleurant », a dénoncé auprès de France Bleu Christelle Bourguigneau, déléguée CFDT. Un des salariés concernés, Dominique, bientôt 57 ans s’est inquiété : « Je ne sais pas comment je vais faire s’il faut trouver un autre travail, et pourtant, les factures, elles ne se payent pas toutes seules à la fin du mois ».
L’entreprise de la Sarthe, qui fabrique des refroidisseurs pour batteries, n’est pas la seule concernée. Le 15 juillet dernier, la direction, a lancé un appel à des repreneurs pour les sites de la Suze-sur-Sarthe, La Verrière et Saint-Quentin-Fallavier. Plus de 1 000 emplois seraient menacés, selon les syndicats. Le site de Mondeville est quant à lui à vendre en raison de la moindre « attractivité » de la fabrication des capteurs moteurs.
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