Devant une opposition devenue majoritaire, après les remous des derniers conseils municipaux et avant celui du vendredi 4 avril, le maire de Saint-Jean-de-Védas reste serein. Urbanisation, mobilités, avenir politique : il revient sur sa vision pour la ville et confirme sa candidature aux élections de mars 2026.
Comment vivez-vous, depuis septembre dernier, l’absence de majorité municipale ?
Je dors très bien ! Vous savez, je fais de la politique depuis des années. J’ai été élu maire en 2020 mais mon premier mandat date de 2008, au côté de Jacques Atlan. Je suis arrivé ici à 4 ans. ll y avait alors 3 282 habitants, selon les chiffres de l’Insee. Aujourd’hui, j’ai 41 ans et nous sommes à 13 282 habitants. Pile-poil 10 000 habitants de plus en dix ans. Et quand je me balade dans le village, je discute avec tout le monde, personne ne m’invective. Et les projets avancent.
L’urbanisation aussi…
Ce sont des décisions prises lors des deux précédents mandats. J’ai fait le choix de ralentir la production immobilière au bénéfice de l’activité économique et des structures municipales, comme les Halles védasiennes ou le Pôle Jeunesse.
Une “vision à trente ans”, pour reprendre vos mots ?
Oui, j’ai employé cette expression. Gérer une ville, c’est travailler sur son développement, avec des équipements publics de qualité, du logement social, un tissu économique, les mobilités. J’aime l’art mais je n’apprécie pas le pointillisme : il faut une harmonie globale de la ville, une vue d’ensemble du territoire. Et avec plus de 13 000 habitants, tout le monde ne peut pas être d’accord. C’est pareil au conseil municipal, que je qualifie « d’arc-en-ciel » : de gauche à droite, ils représentent toutes les tendances de la collectivité.
Justement, comment gouverner d’ici mars 2026 ?
On est aujourd’hui sur des questions hallucinantes posées en conseil par des élus qui ne connaissent pas les dossiers. Leur but, c’est de me faire vriller. Mais la dernière fois, c’est parce qu’ils devenaient agressifs entre eux que j’ai dû demander une suspension de séance !
“Les conseils municipaux à 10h ? Je protège les agents de la collectivité”
Comment envisagez-vous le prochain conseil municipal, vendredi 4 avril, qui verra le vote du budget 2025 ?
Très sereinement. La globalité des délibérations sont votées, même si certaines sont modifiées. Il n’y a pas de blocage administratif.
Les élus pointent des convocations à 10 h qui pénalisent leur activité…
Je protège les agents de la collectivité. Auparavant, les sessions commençaient à 18 h 30. Certains élus ont même demandé 19 h ou 19 h 30, pour éviter les bouchons… Mais les agents commencent le matin ! Quand vous débutez à 18 h 30 une réunion qui va durer près de cinq heures et demie, comme la dernière fois, ce n’est pas tenable. Et puis les élus ont des indemnités censées compenser ces pertes de salaire.
Une compensation de 800 € par mois, c’est ça ?
Pour ma part, je gagne 2 800 € nets mensuels à ce poste et sans voiture de fonction.
Reste que commencer à 10h bloque une journée…
Quand j’ai dû convoquer un conseil municipal extraordinaire le 12 septembre, j’ai décidé de le faire à 10 h. Eh bien là, bizarrement, il y avait le quorum. Pour dézinguer le maire, tout le monde était là.
Municipales de mars 2026 : “Oui, clairement, je serai candidat”
Dans ce contexte, vous présenterez-vous aux municipales de mars 2026 ?
Dans Saint-Jean, on me dit : “Vivement les prochaines élections que ces gens-là ne soient plus au conseil municipal”. Oui, clairement, je serai candidat.
Quels enjeux majeurs pour la ville selon vous ?
Ralentir l’urbanisation et connecter tous les quartiers. Fluidifier les mobilités, c’est l’esprit du Com que je soutiens. Rendre le logement accessible. Nous avons été la première commune de la Métropole à faire du BRS (Bail réel solidaire, NDLR). J’ai un petit qui a 10 ans : après ses études, quand il aura 20 ou 25 ans, il doit pouvoir vivre ici.

Les horaires du conseil contestés
Au terme du conseil municipal du 3 mars, commencé à 10 h et d’une durée de cinq heures et demie en dehors des pauses, Emmanuelle Mysona a réitéré, au nom des élus d’opposition, son interpellation sur ce qui est considéré comme “un abus de droit”.
Ces élus avaient tous cosigné, le 26 décembre, un courrier adressé au préfet sur “la problématique des horaires des conseils municipaux fixés en journée par le maire depuis qu’il est minoritaire”.
L’opposition aujourd’hui majoritaire est composée des groupes “Ensemble pour les Védasiens” (8 élus dont Véronique Fabry), “Aimer Saint-Jean” (3 élus dont Emmanuelle Mysona), “Unis pour les Védasiens” (3 élus dont Ludovic Trépreau) et de 7 élus à titre individuel. Restent, côté maire, 8 élus plus le groupe “Vision védasienne” (3 élus dont Henri Fontvieille).