L’attaque historique de l’Iran contre Israël dans la nuit du 13 au 14 avril 2024, puis à nouveau le 2 octobre 2024, a montré que l’État hébreu et ses alliés ne résisteraient pas longtemps face à une agression de haute intensité. Voici pourquoi, comme nous l’écrivions le 17 avril.
Si l’Iran a osé défier Israël le 13 avril puis le 2 octobre, c’est parce que le régime des mollahs en a calculé toutes les conséquences. Certes, les quelque 170 drones, 30 missiles de croisière et 110 missiles balistiques envoyés par l’Iran et ses mandataires (Hezbollah libanais et Houthis du Yémen) en direction de l’Etat hébreu ont été interceptés à « 99 % » par le Dôme de Fer, selon l’agence israélienne. armée, avec le soutien des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France. Il n’y a donc pas eu de victimes, comme l’Iran l’espérait. En revanche, le 2 octobre, plusieurs des 180 missiles balistiques visant des installations militaires israéliennes ont bel et bien touché leur cible. Le message adressé à Israël et à la communauté internationale a été reçu à 5/5 : Israël, malgré sa bombe, n’est pas invincible.
Drones et missiles contre LA bombe
En effet, ces attaques contre l’État hébreu se voulaient une réponse « calibrée » au raid lancé le 1er avril contre une annexe de l’ambassade iranienne à Damas. Le raid a fait onze morts, dont sept Gardiens de la révolution. Mais aussi à l’élimination du leader du Hamas Ismail Haniyeh, tué sur le sol iranien le 31 juillet. Si les représailles ont été « calibrées », cela signifie que l’Iran a les moyens d’aller bien au-delà de ces deux premières salves de drones et de missiles. Cela inclut le missile hypersonique Fattah II, qui peut atteindre une vitesse de 18 000 km/heure et atteindre Tel Aviv en 400 secondes ! Au lieu de sept heures. En effet, les centaines de drones et de missiles lancés le 13 avril et le 2 octobre ont été presque tous détruits en vol, même si quelques-uns ont atteint leurs cibles. Scott Ritter, ancien officier du renseignement américain et inspecteur en désarmement de l’ONU en Irak, a déclaré à la chaîne de télévision libanaise Al Mayadeen que des missiles iraniens avaient frappé des bases aériennes.
L’exemple de l’Ukraine
Il ajoute que la défense d’Israël, en une seule nuit, a coûté plus d’un milliard de dollars. Il ne peut pas répéter l’expérience à l’infini. Si l’Iran dispose du nombre de missiles et de drones nécessaires pour maintenir ce niveau d’action pendant une semaine, il aura épuisé la capacité d’Israël à se défendre », dit-il. Regardez ce qui est arrivé à l’Ukraine lorsqu’elle a épuisé ses défenses aériennes : elle n’a rien pour défendre son espace aérien et la Russie le met en pièces. L’Iran réduira Israël en lambeaux lorsqu’il sera à court de défense aérienne », déclare Scott Ritter. Enfin, les forces armées iraniennes sont loin d’être négligeables. Et s’il ne possède pas encore d’armes nucléaires, il dispose d’équipements militaires de pointe, dont certains restent secrets, et d’une armée particulièrement bien entraînée.
C’est sans doute ce qui pousse Joe Biden à prêcher la désescalade. Car ni les États-Unis ni l’OTAN ne peuvent combattre sur plusieurs fronts à la fois : Moyen-Orient, Ukraine, Asie… Volodymyr Zelensky l’a bien compris. Il tire la sonnette d’alarme et réclame davantage d’armes et de dollars au moment où la Russie est en train de détruire son armée.
Israël abandonné par la communauté internationale ?
Ajoutez à cela que, depuis la guerre menée contre le Hamas à Gaza en octobre, Israël a perdu, sinon le soutien de l’Occident, du moins l’estime d’une grande partie de l’opinion mondiale. Car rien ne peut justifier le massacre de 35 000 Palestiniens, dont plus de 12 000 enfants. Rien ne peut justifier le déplacement d’1,5 million de personnes, les bombardements délibérés d’hôpitaux, d’écoles et de camps de réfugiés. Le 29 décembre 2023, le gouvernement sud-africain a déposé une plainte auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ) pour génocide. Plus récemment, la Bolivie s’est jointe à cette plainte. Le 16 avril 2024, à la suite d’une autre frappe de l’armée israélienne sur le Liban au cours de laquelle le commandant du Hezbollah Ismail Youssef Baz a été tué, le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié Israël d’« État terroriste ». Pour lui, Benjamin Netanyahu est « le principal coupable » de l’attaque iranienne contre Israël. La Russie et la Chine se sont rangées aux côtés de l’Iran dans cette confrontation. Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré que « la Chine condamne fermement l’attaque contre la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas » (le 1er avril). Et considère l’attaque du 13 avril contre Israël comme « un acte de légitime défense ».
Quant à Vladimir Poutine, il a souhaité, sans rire, « que toutes les parties fassent preuve d’une retenue raisonnable pour éviter un nouveau cycle d’affrontements qui aurait des conséquences catastrophiques pour l’ensemble de la région ». Le Moyen-Orient reste une poudrière. Mais l’Iran a montré qu’Israël n’est pas invincible.
Selon la Chine : L’Iran exerce son droit légal de défense contre Israël https://t.co/94WZgOKwur
– Marcel D. (@DubreuilhMarcel) 17 avril 2024