Venu « fêter » les deux ans d’activité du Pôle des crimes sériels ou non élucidés – que tout le monde, ministre comprit, a rebaptisé le pôle « cold cases » – Éric Dupond-Moretti ne s’est pas présenté au tribunal de Nanterre les mains complètement vides. Le garde des Sceaux a annoncé, jeudi 7 mars, l’affectation, « à l’horizon 2025 », d’un « quatrième juge d’instruction » et d’un nouveau magistrat du parquet, à cette structure qui croule sous les dossiers et a déjà atteint une forme de saturation.
« Ce pôle, c’est une innovation majeure, un rêve pour les familles de victimes que je représente, a d’abord réagi Me Corinne Herrmann, avocate spécialisée dans ces dossiers. Mais attendre 2025 pour nommer un quatrième juge, c’est beaucoup trop tard ! Les besoins sont urgents, les affaires sont là, les victimes patientent, parfois depuis des décennies. D’ici 2025, des parents vont mourir, des indices disparaître, des preuves s’évaporer… Comment justifier ça ? » Pour l’avocate, dont le cabinet a déjà « douze dossiers » en instruction au pôle de Nanterre, et « peut-être bientôt vingt », celui-ci aurait besoin « d’au moins cinq juges, tout de suite, pour fonctionner à peu près correctement ».