Les violences économiques dans un couple, peu évoquées dans le débat public, sont essentielles à prendre en compte quand on parle de violences envers les femmes. Plus de 4 femmes sur 10 seront victimes de violences économiques conjugales dans leur vie, selon une étude les Glorieuses/Ifop de 2023. Et une nouvelle étude de la direction des études du ministère (Dares), intitulée « Quelle organisation du temps de travail pour les salariés à temps partiel ? », et écrite par Fouad Amar et Sonia Makhzoum, vient mettre en lumière un phénomène important : 77 % des salariés à temps partiel en France sont des femmes.
« Quel que soit l’âge, le travail à temps partiel est moins fréquent chez les hommes que chez les femmes », constate la note, qui précise que les femmes « évoquent plus souvent la nécessité de s’occuper d’enfants ou de proches ». Cependant, la Dares ne précise pas le pourcentage de femmes qui exercent un contrat à temps partiel par choix, ou si celui-ci est subi.
Un phénomène dénoncé depuis longtemps par les syndicats. Ainsi, un an plus tôt, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, elle, assurait, en évoquant les personnes occupant des postes à temps partiel : « Ce sont quasi exclusivement des femmes, qui vivent bien en dessous du seuil de pauvreté, avec des amplitudes horaires dignes des cadres supérieurs. »
17,4 % de personnes travaillent à temps partiel
Les salariés à temps partiel en France représentent 17,4 % du total. De plus, « les hommes ont plus souvent recours au temps partiel lorsqu’ils sont jeunes alors qu’à l’inverse, les femmes en font plus souvent usage après 55 ans », indique l’étude faite sur la base de l’enquête Emploi de l’Insee de 2023, elle-même réalisée auprès d’environ 200 000 personnes. Les jeunes, chez les femmes comme chez les hommes, ont davantage recours au temps partiel pour suivre des études ou une formation.
Les jeunes salariés à temps partiel travaillent en moyenne un peu plus de 18 heures par semaine, moins que les seniors (environ 20,5 heures) et les personnes d’âge intermédiaire (près de 25 heures). La majorité (57,3 %) des personnes à temps partiel travaille sur moins de cinq jours, tandis que plus d’un tiers (35,3 %) répartit ses heures de travail sur cinq jours et 7,3 % sur six ou sept jours.
Un temps de travail « fragmenté »
Près d’un tiers (31,2 %) travaille moins de 24 heures par semaine, réparties sur moins de cinq jours. Ils sont plus que la moyenne en CDD ou en intérim, jeunes ou seniors. Un gros quart (27,3 %) travaille plus de 24 heures sur cinq jours par semaine ou plus. « Ce type de temps partiel ” long ” touche plus souvent les personnes d’âge intermédiaire et un peu plus les employés », d’après la Dares.
Un troisième groupe, qui pèse 26,1 % du total, travaille également plus de 24 heures mais de manière plus concentrée, sur moins de cinq jours par semaine. Enfin, le dernier groupe (15,4 % du total) a un temps de travail « fragmenté » de moins de 24 heures répartis sur cinq jours et plus. Ces salariés se déclarent plus que les autres en situation de sous-emploi et cumulent plus souvent plusieurs emplois. Ils ont également moins fréquemment que les autres des horaires stables.
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