Cela faisait fort longtemps que l’on n’avait pas entendu parler du plein-emploi. Il fut un temps où cet idéal était la marotte d’Emmanuel Macron et de l’exécutif. Un taux de chômage à 5 %, d’ici 2027 disaient-ils. Reste que pour le moment, le pari semble raté. En novembre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégories A, B, C en France (hors Mayotte) a augmenté de 0,43 % et s’établit à 5,487 millions selon les travaux de direction des statistiques du ministère du Travail (Dares), publiés jeudi 26 décembre.
Même le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégorie A (sans activité), si cher à la Macronie, a progressé de 1,43 % en novembre par rapport au mois précédent. S’agissant de données mensuelles, la Dares qui les juge « trop volatiles » ne préfère pas émettre de commentaires, privilégiant les évolutions trimestrielles.
Un taux de chômage prévu à 7,6 % d’ici mi-2025
Néanmoins, les économistes s’attendent tout de même à une hausse du chômage. Dans sa dernière note de conjoncture mi-décembre, l’Insee a estimé que le taux de chômage devrait passer de 7,4 % actuellement à 7,6 % de la population active d’ici à la mi-2025.
La loi Plein-Emploi décidée par le gouvernement Élisabeth Borne, en 2023 — et qui entre en vigueur en janvier — prévoit également d’augmenter le nombre de demandeurs d’emploi en inscrivant automatiquement à France Travail les 1,8 million d’allocataires du RSA et les 200 000 jeunes suivis par les missions sociales.
À l’augmentation du nombre d’allocataires s’ajoutent les entraves destinées aux privés d’emplois qui entreront en vigueur, en partie, à partir du 1er janvier 2025 dans le cadre de la nouvelle convention d’assurance chômage agréée par le gouvernement Barnier et actée par François Bayrou.
À commencer par le changement de calcul du versement de l’allocation. Actuellement son montant mensuel varie en fonction du nombre de jours du mois concerné, étant ainsi plus élevé lors d’un mois de 31 jours que lors d’un mois de 30 jours.
La guerre aux mauvais chômeurs
Mais à compter du 1er avril 2025, le paiement de l’allocation chômage sera mensualisé sur une base de 30 jours calendaires quel que soit le mois. Ainsi, les allocataires perdront en conséquence entre 5 et 6 jours d’indemnisation dans l’année.
Les seniors sont également désignés comme fusibles. Actuellement, ceux âgés de 53 ou 54 ans bénéficient de 22,5 mois d’indemnisation maximum, et de 27 mois pour les 55 ans et plus. Mais les nouvelles règles prévoient de relever de deux ans les bornes d’âge. Ainsi, il sera nécessaire d’avoir entre 55 et 56 ans pour être éligible à 22,5 mois d’allocation, et 27 mois pour les 57 ans et plus.
Quant au reste des allocataires, la durée maximale d’indemnisation s’élèvera désormais à 18 mois. La guerre aux mauvais chômeurs est toujours un peu plus déclarée. Lors de sa passation de pouvoirs avec Michel Barnier, François Bayrou racontait qu’il avait « deux obsessions » : se débarrasser du « mur de verre » construit entre les Français et aider le pays à se retrouver « maitre de son destin ». Des idéaux bien illusoires quand, faute de carotte, le bâton ne cesse d’être agité.
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